Le cheval ami des Hommes depuis 5500 ans

L'étude de vieux ossements retrouvés au Kazakhstan montre que les chevaux étaient déjà harnachés il y a 5 500 ans.

Le cheval était déjà domestiqué il y a plus de 5 500 ans en Asie centrale. Soit près de 1 000 ans plus tôt qu'on ne le croyait et 2 000 ans avant les premières ­traces trouvées en Europe. Tel est le résultat des travaux d'une équipe internationale d'archéologues, publiés dans la revue Science du 6 mars. Les chercheurs ont passé à la loupe les ossements de chevaux trouvés sur un site archéologique, dit de la culture botaïe, situé au nord du Kazakhstan.

«La domestication du cheval a révolutionné le transport, les communications et le déroulement des guerres dans la préhistoire», affirment d'entrée les auteurs de l'étude. Il est donc important de pouvoir situer précisément la date de ce bouleversement majeur. Pour cela, les chercheurs ont utilisé trois pistes différentes.

Restes de nourriture

La première est l'analyse des ossements, essentiellement les métacarpes. Elle montre que les chevaux de la culture botaïe avaient déjà une morphologie très différente de celle des chevaux sauvages préhistoriques, mais semblable à celle des chevaux domestiques de l'âge du Bronze (deuxième millénaire avant notre ère) et à celle des actuels chevaux de Mongolie. Il y avait donc sans doute une ­sélection lors de la reproduction des chevaux en fonction de caractéristiques physiques favorables.

Deuxièmement, l'étude des dents, grâce à une nouvelle technique d'observation des traces extérieures qu'elles portent, a permis de mettre en évidence les stigmates du port d'un mors. Le mors, une barre placée dans la bouche du cheval, permet de le commander et de le diriger. Les traces trouvées, en particulier sur les prémolaires antérieures, sur lesquelles s'appuie un mors, montrent que ces chevaux étaient bridés, sans doute harnachés et pourquoi pas montés.

La troisième analyse a porté sur des restes de nourriture trouvés dans des poteries. Lesquelles ont révélé des traces de graisse issue de lait de jument. Aujourd'hui encore, l'une des spécialités de ces régions est le koumis, un lait de jument fermenté. Son origine et son usage sont donc bien plus anciens qu'on ne l'imaginait.

source

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