Pour la première fois, les anthropologues et les généticiens vont pouvoir comparer notre génome (celui d’Homo sapiens) à celui d’une autre espèce humaine, disparue il y a environ 30.000 ans, l’homme de Neandertal (Homo neandertalensis). 60% de l’ADN nucléaire de cet ancien habitant de l’Europe a été décodé, a aujourd’hui annoncé le chercheur Svante Pääbo, qui poursuit cet incroyable projet depuis plus de dix ans à l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutive de Leipzig (Allemagne).
Dans son prochain numéro (daté de mars 2009, en kiosque le 19 février), Sciences et Avenir consacre un dossier spécial à ces travaux sur l’ADN de l’homme de Neandertal et emmène son lecteur à l’Institut Max Planck, à Leipzig, au cœur de ces passionnantes recherches.
Présentés ce jeudi au congrès de la Société américaine des sciences qui se tient cette semaine à Chicago, ces résultats marquent l’aboutissement d’années de recherches pour améliorer les techniques de séquençage du matériel génétique ancien. L’ADN séquencé provient principalement d’os fossiles de néandertaliens vieux de 38.000 ans retrouvés dans la grotte de Vindjia, en Croatie.
Svante Pääbo et ses collègues du Max Planck ont travaillé avec la société 454 Life Sciences pour mettre au point de nouvelles méthodes permettant de décoder de très courtes séquences d’ADN. Les chercheurs ont dû faire face à deux difficultés majeures : se débarrasser de l’ADN des microorganismes présents sur les fossiles et éviter la contamination par l’ADN humain moderne. Grâce aux innovations techniques, ils ont pu tirer 3 milliards de paires de base (soit 60% du génome d’un mâle) à partir d’un échantillon d’os d’à peine 0,5 gramme.
De DinotoxtrA |
Pour s’assurer que le spécimen de Vindjia est représentatif de son espèce, l’équipe de Pääbo a aussi analysé des millions de lettres d’ADN néandertalien prélevé sur des fossiles en Espagne et dans le Caucase. Ils ont également eu l’autorisation de prendre un échantillon sur un os découvert en 1856 dans la vallée de Neander, en Allemagne, site qui a donné son nom à l’espèce.
Cette première ébauche du génome néandertalien doit encore être affinée et complétée. Les chercheurs vont pouvoir comparer cet ADN avec le nôtre et celui des grands singes pour mieux comprendre les changements génétiques qui caractérisent l’Homo sapiens. Les premières analyses confirment par ailleurs que les sapiens ne se seraient pas mélangés avec les Néandertaliens.
Sciences-et-Avenir.com
Eh bien !!!
RépondreSupprimerA ce rythme, ils vont bien finir par en ressusciter un qui pourra expliquer de vive voix à Monsieur Hublin ce qu'il pense de ses théories...
je crois que le Néandertalien dont il est question dans cet article est le fameux V80 déjà vedette principale du Neandertal code du NGS qui nous avait tant plu.
Si cet homme pouvait ressurgir du passé, il serait sûrement très surpris de sa notoriété et de se voir ainsi devenu une sorte de star a posteriori !!!
Tinky, assez intriguée.