jeudi 25 décembre 2008

Le tourbillon subtropical du Pacifique Sud


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Le Sahara, le Gobi, le Chihuahuan... Sont tous de grands déserts. Mais qu’en est-il du tourbillon subtropical du Pacifique Sud ? Ce « désert océanique » au sein d’une étendue mouvante d’eau salée privée de nutriments est l’écosystème le plus vaste et le moins productif du Pacifique Sud.

En tenant compte des courants subtropicaux des autres océans, les déserts océaniques couvrent 40% de la surface de la Terre. Les chercheurs rapportent que ces derniers n’ont cessé de s’étendre et qu’ils augmentent beaucoup plus rapidement que ce que les modèles du réchauffement planétaire prévoyaient.

La preuve de ce phénomène nous est donnée par le satellite SeaWiFS (Sea-viewing Wide Field-of-view Sensor) qui, lancé en 1997, produit des cartes en couleur des océans. Le vert des pigments photosynthétiques de la chlorophylle A indique l’abondance de la flore, base de la chaîne alimentaire. Dans une étude parue dans les Geophysical Research Letters, l’océanographe biologique Jeffrey Polovina (de l’US National Marine Fisheries Service basé à Honolulu, à Hawaï) et ses collègues expliquent comment ils ont réalisé, au cours de l’année 2006, une carte de la taille variable de la région centrale (en vert pâle) des tourbillons subtropicaux des océans Pacifique et Atlantique Nord et Sud ainsi que du sud de l’océan Indien depuis le lancement de SeaWiFS .

Tous les déserts océaniques ont augmenté, excepté pour le sud de l’océan Indien. L’expansion totale serait de 6,6 millions de kilomètres carrés, soit environ 15%, accroissement qui se serait produit parallèlement à un réchauffement des eaux de surface des tourbillons. « Nous observons ce phénomène dans chacun des quatre océans », déclare Polovina. Ce qui suggère que le réchauffement de la planète pourrait être la cause fondamentale de l’expansion constatée du désert.

Les eaux des tourbillons sont déjà fortement stratifiées, de sorte que le vent ne permet guère aux nutriments des profondeurs de remonter à la surface pour nourrir plantes et animaux. En outre, le réchauffement renforce cette stratification, rendant un tel brassage nutritif encore plus épineux. Les modèles climatiques prédisent que le réchauffement planétaire devraient accélérer l’extension des déserts océaniques, mais pas aussi rapidement, note Polovina. Durant les neuf dernières années, ils ont grandi 10 à 25 fois plus vite que prévu.

Cette tendance semble confirmée par les autres scientifiques. « Tout cela a l’air de coller », déclare le scientifique Charles McClain (du Goddard Space Flight Center de la NASA basé à Greenbelt, dans le Maryland), à l’origine du projet SeaWiFS et qui n’était pas associé à l’étude. Toute une palette d’observations océanographiques accrédite l’idée que le réchauffement serait responsable de l’expansion des tourbillons ainsi que de la faible productivité de leurs eaux, dit-il. Reste à savoir, ajoute-t-il, si une partie, voire la totalité de cette expansion n’est pas tout simplement une variation naturelle qui pourrait s’inverser dans une décennie ou deux. « On ne peut pas exclure cette hypothèse », fait observer Polovina. Une chose est sûre : étant donné la durée de vie limitée du satellite, SeaWiFS ne restera pas assez longtemps en activité pour le découvrir.

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