lundi 16 juin 2008

Convalescence d'un sanctuaire marin dévasté par six ouragans



Agence France-Presse

Dry Tortugas, États-Unis

Dévasté par le passage successif de six ouragans en 2004 et 2005, le parc national des Dry Tortugas, en Floride, l'un des plus grands sanctuaires marins des États-Unis, semble retrouver lentement son état d'origine, relèvent les scientifiques.


Les coraux détruits ont recommencé à croître et les poissons reviennent au fur et à mesure que leur habitat se reconstitue, selon le premier recensement sous-marin mené depuis le passage des éléments déchaînés.

Le parc des Dry Tortugas --situé à une centaine de kilomètres à l'ouest de la mythique ville de villégiature de Key West et à un peu plus de 150 km au nord de La Havane (Cuba)-- est formé d'un archipel de sept petites îles et de deux grandes zones marines protégées au nord et au sud.


La région, de grande importance stratégique de par sa localisation à l'extrême sud des États-Unis, entre le Golfe du Mexique, l'Atlantique et la mer des Caraïbes, a été ravagée par six ouragans extrêmement destructeurs, parmi lesquels Frances et Ivan en 2004, Katrina et Rita en 2005.

«Cela fut un événement exceptionnel, à l'impact impressionnant, du jamais vu dans la région», a indiqué à l'AFP James Bohnsack, directeur de zones protégées et de la biodiversité à l'agence océanographique américaine, la NOAA.

«L'ampleur des dégâts dans les coraux était comparable aux destructions dans les villes. Les ouragans ont provoqué d'énormes dégâts, mais la nature s'adapte mieux aux ouragans que les constructions humaines et nous voyons maintenant les récifs se reconstruire et beaucoup de poissons», a-t-il relevé.

Une cinquantaine de plongeurs et de scientifiques doivent terminer dans les prochains jours un «recensement visuel» des récifs, qui donnera un panorama complet sur l'état écologique de cette réserve naturelle.

«Les informations que nous obtenons vont nous guider pour prendre de nouvelles décisions quant à la protection de la biodiversité, la restauration de l'intégrité écologique et la gestion de la pêche», a noté Jerry Ault, un expert en sciences marines de l'Université de Miami.

Les données recueillies sont encourageantes, ont noté les spécialistes.

En dépit de la destruction des coraux, qui servent d'abri et d'aliment à la vie marine, la quantité de poissons n'a pas diminué mais s'est maintenue à son niveau de 2006 après le passage des ouragans.
«C'est bon signe. Maintenant, il faut qu'ils croissent en taille et commencent à se reproduire», a estimé Natalia Zurcher, biologiste spécialiste de la dynamique des populations marines.

Les scientifiques ont recensé plus de 300 espèces vivant dans la région, venues de l'Atlantique, du Golfe du Mexique et des Caraïbes, qui forment un environnement exceptionnel par sa diversité.

Les ouragans n'ont pas que des effets négatifs: ils mélangent les eaux des surface avec les eaux plus profondes et les refroidissent. «C'est très bon pour les coraux qui souffrent des hautes températures de la mer et des effets du réchauffement climatique», a affirmé Cris Langdon, un expert des coraux à l'Université de Miami.

Les îlots de la réserve sont très secs et, comme l'indiquent leur nom espagnol, seulement fréquentés par les tortues marines et les oiseaux. Edifié sur l'un d'entre eux à partir de 1846 par l'armée américaine pour protéger la zone des pirates, l'imposant Fort Jefferson ne fut jamais terminé.

Source:cyberpresse

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