Le 18 février, deux patients des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ont fait une réaction suite à une transfusion de plaquettes sanguines. Le premier, un adulte, s’en est remis après avoir été admis aux soins intensifs. Le second, un enfant de trois ans et demi, n’a pas eu cette chance. Il est décédé le 21 février malgré tous les soins prodigués. Ses obsèques ont eu lieu lundi dernier.
Voilà pour les faits bruts, livrés hier par la direction des HUG. Ils sont posés comme un masque neutre pour cacher l’insoutenable: l’immense douleur des parents de la petite victime, mais aussi le chagrin du personnel soignant qui entourait ce patient, comme l’a relevé hier Bernard Gruson, directeur général des HUG.
Car les HUG ont décidé de communiquer, du reste en accord avec les parents. Par souci de transparence, et également afin de prévenir toute panique dans la population. «Il n’y a aucun danger pour les donneurs et les receveurs, a insisté le professeur Pierre Dayer, directeur médical des HUG. C’est un cas isolé, nous avons fait toutes les vérifications. Il n’existe pas de risque épidémiologique.»
En revanche, les causes exactes du décès ne sont pour l’heure pas connues. La justice a ouvert une enquête, une autopsie légale a été pratiquée et Swissmedic, l’autorité nationale de contrôle des produits thérapeutiques, a commencé ses investigations.
Le donneur hors de cause
La seule certitude des HUG est que le donneur du lot de sang n’y est pour rien. «Il a été identifié et contacté, a précisé le professeur Dayer. Il est totalement hors de cause.»
Bernard Gruson et Pierre Dayer semblent toutefois empruntés pour en dire plus. Il serait trop tôt pour tirer des conclusions. En l’état, ils se refusent tous deux à parler d’erreur médicale. «Il y a eu un problème, mais pas forcément d’erreur, poursuit le directeur médical. Le risque zéro n’existe pas. Tout acte médical comporte forcément des risques.» Quoi qu’il en soit, si l’enquête devait conclure à une erreur médicale, Bernard Gruson s’engage à en informer les médias.
Il semble bien que c’est l’hypothèse d’une réaction immunologique aux plaquettes qui soit la plus probable (c’est du reste le problème le plus fréquent). Mais pourquoi?
Appel au calme
«Il y a eu un couac, concède Pierre Dayer. Ce n’est pas forcément la faute de quelqu’un, mais il y a eu une faille. Cela a pu survenir lors des opérations qui visent à réduire les risques infectieux et immunologiques. C’est ce que devront préciser les enquêtes. Ce que nous allons rechercher avant tout, ce n’est pas tant un éventuel coupable que d’éviter à tout prix que cela ne se reproduise.»
Pour la direction des HUG, il est en effet extrêmement important d’apaiser les peurs que pourrait susciter ce drame afin de ne pas porter préjudice aux dons du sang, qui suffisent tout juste à satisfaire les besoins. «Notre système de contrôle est l’un des meilleurs d’Europe, conclut Bernard Gruson. Et les HUG ont pris de mesures pour garantir la sécurité transfusionnelle et renforcer le système d’hémovigilance.»
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