Le mystère des pluies rouges, en particulier dans la province indienne du Kerala, n’a toujours pas été élucidé : de Juillet à Septembre 2001, des pluies abondantes ont taché de rouge les vêtements des habitants de cette région située au sud de l’Inde. Le phénomène avait été relativement bien documenté; mais surtout, il s’est reproduit en 2006, 2007, et 2008.
Le même incident avait été rapporté le 29 juillet 2003, dans la province de Nghe An, au Vietnam, comme le 31 juillet 2008 à Bagadó, province de Chocó, en Colombie…
Aucune des explications proposées depuis cette époque n’a paru satisfaisante : des éléments en suspension, pouvant provenir de lieux très éloignés (comme du sable rouge du Sahara, ou des cendres volcaniques), des poussières produites par un impact cométaire, des nuages de spores d’algues rouges…
La reproduction du phénomène ces trois dernières années écarte en grande partie les hypothèses habituellement proposées.
Mais l’interview de Godfrey Louis, par Linda Moulton Howe, montre que les recherches progressent, et pourraient confirmer la panspermie. L’enquêtrice publiait hier un long entretien avec ce professeur à l’Université locale de Cochin; il est titulaire d’un Ph.D. en Physique, et tente depuis 2001 de résoudre ce problème.
Il a transmis des échantillons à des chercheurs anglais : l’astrobiologue Chandra Wickramasinghe, de l’Université de Cardiff, des biologistes de l’Université de Sheffield, ainsi qu’à des scientifiques de l’Université de Cornell aux Etats-Unis. Les éléments qu’ils ont identifié sont l’hydrogène, le silicium, l’oxygène, le carbone, et l’aluminum.
“En observant ses échantillons au microscope, Godfrey Louis a constaté la présence de cellules biologiques ayant des membranes de couleur rouge.
“Poursuivant ses recherches pendant plusieurs mois, il leur a appliqué différentes températures afin de voir comment les cellules se comporteraient. En élevant la température, l’activité cellulaire se trouvait augmentée. Il a poussé l’expérience jusqu’à 300 degrés Celsius. Il avait également augmenté la pression à 150 kgs par centimètre carré. De telles conditions seraient fatales pour des organismes terrestres.”
Plus extraordinaire : “Les cellules rouges se multiplient à 300 degrés Celsius, et ne semblent pas avoir été affectées si elles ont été auparavant soumises à une température de moins 200 degrés.“
Toujours au microscope, le Dr. Louis a constaté que les cellules rouges, mesurant environ 10 microns, produisent en interne des cellules plus petites, d’abord incolores, ou blanchâtres, qu’il a nommé les “filles” par rapport aux “mères” originales. Il lui est arrivé de compter jusqu’à 15 filles à l’intérieur d’une cellule mère.
En se développant, les membranes des cellules filles deviennent également rouges; parfois, elles s’émancipent en traversant la membrane de la mère. Le Dr. Louis ne pouvait cependant conclure à un phénomène de reproduction classique, parce qu’en biologie terrestre la reproduction suppose la présence d’ADN. Or ni lui ni ses collègues n’en ont trouvé. Par ailleurs, il serait détruit à cette température.
D’autres recherches, menées à Cardiff, avaient montré que les cellules émettent une fluorescence. C’est ce qui a poussé Godfrey Louis à tester sur elles différentes combinaisons de longueurs d’ondes en lumière UV, émise à travers divers filtres. Les effets sur les échantillons ont été enregistrés par un spectrofluorimètre.
“Ces cellules montrent des pics d’émission inhabituels, qui se modifient selon les variations des longueurs d’ondes appliquées. Une telle variation ne peut être constatée avec des biomolécules terrestres. Nous aurions donc affaire à un type très particulier de biomolécules.”
Le Professeur Louis a présenté ses découvertes sur la fluorescence lors d’un séminaire à San Diego, Californie, organisé les 12-14 août 2008 par la ‘Society of Photo-Optical Instrumentation Engineers’.
A ce stade des recherches, il est impossible de conclure : “Des organismes capables de se reproduire à 300 degrés Celsius et qui montrent cette sorte d’auto-fluorescence n’existent pas a priori sur Terre.“
Linda Moulton Howe s’est demandé : “Pourquoi particulièrement le Kerala ?” Godfrey Louis n’a pas vraiment de réponse : “C’est en effet une question très importante. La pointe sud de l’Inde est bordée d’océans assez proches. Si quelque chose tombe en mer, personne ne le remarquera. Si ça se produisait à la même latitude en Afrique, il est peu probable que les populations locales communiquent aussi bien qu’au Kerala avec les medias.” Le professeur Godfrey Louis aimerait que la communauté scientifique soit plus ouverte à de telles recherches : “Mes homologues de San Diego attendent seulement que je produise d’autres résultats. J’ai également offert des échantillons à un microbiologiste de Norvège. Il a cherché de l’ADN, comme ses collègues de Cardiff, sans parvenir à en trouver. Mais nous avons besoin que d’autres chercheurs s’affranchissent de l’aspect exotique de ces travaux, et nous donnent un coup de mains.”
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