De nos jours ne subsistent qu'une minorité de Coptes Chrétiens
(d'ailleurs honnis par leurs concitoyens) et des Berbères qui vivent à
l'extrême ouest du pays plus précisément dans l'oasis de Siwa. Ces
derniers qui ne présentent aucun danger pour le monde arabo-islamique
sont d'ailleurs ignorés.
Le neolithique
Le mot de révolution qui nous semble qualifier le mieux le néolithique
africain en général n'est pas assez fort pour désigner l'Égypte des
temps anciens où une population venue de loin (région nord du
Proche-Orient actuel) a mis en valeur une terre vierge en inventant une
nouveau mode de vie. Il s'agit d'une quadruple naissance :
La terre égyptienne s'est donc formée en même temps que son peuple et
les techniques matérielles ont évolué en même temps que les conceptions
religieuses. Cette période de la naissance de l'histoire égyptienne
apparaît prodigieusement brève aux debat du préhistorien qui est
habitué à évaluer les progrès de l'humanité par des centaines de
milliers d'années. On considère généralement que le Néolithique
égyptien n'a pas duré beaucoup plus de trois mille ans et qu'il fait
véritablement partie de l'histoire égyptienne puisque la religion, la
langue, l'écriture, le calendrier ainsi que l'organisation "politique"
de base se sont élaborées à cette époque et présentaient déjà un
caractère de maturité lorsque l'histoire égyptienne débuta en 3200 av.
JC
Formation de la Terre
La vallée du Nil n'a prit sa forme actuelle qu'au 6èm Millénaire à
l'époque où a commençé le dessèchement du Sahara. Lors des grands
Pluviaux du Pléistocène, les mêmes pluies qui rendaient le Sahara
verdoyant faisaient du Nil, qui est issu des montagnes équatoriales, un
fleuve infiniment plus large. Ses eaux emplissaient toute sa vallée et
montaient jusqu'au niveau des terrasses où l'on a découvert des outils
Chélléo-acheuléens à 30 mètres et des outils Acheuléens à 15 et 9
mètres et enfin du levalloisien) 3 mètres. Après être descendu plus bas
que le niveau actuel lors de l'épisode sec post-gamblien, les eaux sont
à nouveau remontées en -8000. Pendant 2000 ans la vallée ne fût qu'un
immense marécage, lieu de prédilection et paradis des hippopotames et
des crocodiles mais peut attirant pour l'homme qui se trouvait au
contraire au bord des oasis sahariens alors "vivants", des lieux de
campement exceptionnellement favorables à une semi sédentarisation et à
des essais de domestication. Cependant la pluviosité de la période
humide post-gamblienne est restée très modérée par rapport à celle des
grands pluviaux du pléistocène. Elle été insuffisante pour faire
reverdir le désert libyque qui constitue un désert ancien, au sens
géographique du terme et ne porte aucune trace d'un réseau
hydrographique fossile. La vallée du Nil était donc limitée à
l'occident par une immensité vide d'hommes qui la coupait du reste de
l'Afrique. Les communications passaient obligatoirement au nord ou au
sud utilisant la route des oasis cyrénéennes (nord-ouest de la Libye
actuelle) vers le Fezzan (sud-ouest libyen) et la tripolitaine
(nord-est de la Libye) ou du désert libyen (situé en profondeur de
l'Égypte actuelle), Siwa (peuplée de nos jours par des berbères),
Baharyah, Farafra, Dakhla, kharga... Qui passent parallèlement au Nil à
une distance de 200km du fleuve et abouti à la hauteur du "coude de
Thèbes". Au contraire, le désert arabique (ou oriental) a été très
peuplé lors de l'épisode humide. Le réseau serré de fossiles nés de la
bordure montagneuse longeant la mer rouge et se dirigeant vers le nil.
La péninsule du Sinaï et la côte occidentale de l'Arabie représentent
de leur coté un milieu géographique très semblable. Il y a tout lieu de
penser que le dessèchement saharien a commencé dans sa partie la plus
orientale comprise entre l'immense masse du continent asiatique et le
nord du désert libyque qui était resté un désert au plus fort de
l'épisode humide post-gamblien. Ainsi s'explique donc la simultanéité
des deux phénomènes à partir desquels découle le néolithique égyptien
en même temps que se formait le sol égyptien par le dépôt annuel d'une
épaisse couche de limon, les ressources en eaux et en gibier des oasis
du désert arabique et de la presqu'île du Sinaï s'amenuisaient
progressivement. La vallée devenait ainsi un pôle d'attraction pour
toutes les populations environnantes. L'observation de l'intense
poussée végétative succédant à l'inondation annuelle imposait
l'invention de l'agriculture et la construction de tertres artificiels
pour mettre mieux à l'abri des eaux les premiers établissements
humains. Maintenant encore, les villages égyptiens sont établis sur ces
tertres ou "kôms" dont certains remontent même au néolithique.
Evolution des techniques
Le fait que la vallée du Nil n'a jamais cessé d'être habitée depuis
8000 ans rend les fouilles archéologiques délicates voire impossibles
mêmes partout où des villages actuels s'élèvent sur l'énorme épaisseur
de limon accumulée depuis du néolithique. Les seuls sites néolithiques
fouillés sont situés à la limite du désert et sont postérieurs aux
premiers établissements humains que nous risquons fort de ne jamais
connaître. Les oasis de Fayoum qui ont été étudiés sont situés dans le
désert à 100 Kms à l'ouest de la vallée du nil. En 3900 les habitants
de Fayoum pratiquaient l'agriculture. Ils conservaient dans de grandes
fosses circulaires tapissées d'argile, des graines (orge, blé,
sarrasin, lin). Toutefois aucune tombe n'existe sur ces lieux. Trois
sites sont nous renseignent un peu plus sur cette terre égyptienne. à
Mérimde, sur la branche occidentale du delta, le début de l'agriculture
remonte à 3900. À El omri, en face de Menphis, le cuivre n'existait pas
en 330. Un site, Tassa, non daté, semble être très riche. Il est situé
en Haute-Egypte sur le bord d'un oued fossile qui rejoint le Nil en
face d'Assiout.
Ces sites néolithiques prouvent une vie rurale déjà fort évoluée. Les
outils de terre sont remarquablement retouchés et très spécialisés. Les
houes, les faucilles et les meules garderont le même type à travers
l'Égypte historique. Ces premiers égyptiens savaient déjà tisser des
nattes, fabriquer des paniers, des poteries, des aiguilles en os pour
coudre les cuirs ou les tissus des harpons compliqués. Les plus
anciennes cultures néolithiques c'est à dire comprenant des outils de
cuivre ont été retrouvées seulement en haute Égypte et particulièrement
dans un secteur assez limité qui va d'Assiout à Thébès. Depuis -5000,
trois civilisations, appelées "badarien", "amratien" et "Nagadien",
progressivement plus raffinées se sont succédées. À celles là ajoutons
d'autres prédynastiques (ancien, moyen et récent). C'est seulement au
prédynastique récent (-4000) que les foyers de civilisation du nord et
du sud ont des contactes manifestes. Auparavant, ils ont évolué
séparément. L'antériorité de la civilisation du nord sur le sud
n'existe guère. La métallurgie a été inventée là où il y a des minerai
c'est à dire dans le désert arabique et la presqu'île du Sinaï et non
dans la région du delta où il n'en existe pas. D'autre part la
précocité de la céramique au Kenya depuis -6000 laisse pensé ainsi
qu'elle a été inventée en Afrique pas en asie. Les Badariens du
prédynastique anciens se sont d'abord intéressés à un sous-produit de
la métallurgie du cuivre beaucoup plus qu'au métal lui même. Lorsque
calcine des morceaux d'azurite (carbonate de cuivre bleu) ou de
malachite (carbonate vert) sur un feu de charbon de bois, on voit se
former sur les pierres du foyer, le fameux émail bleu-vert qui n'a
cessé d'être employé dans l'Égypte pharaonique. Les Badariens
l'employaient pour recouvrir des perles de stéatites. L'usage du cuivre
était limité à de très petits objets obtenus par martèlement,
l'outillage courant restera en pierre jusqu'au début des temps
historiques. On ne peut donc parler en Égypte d'un âge du cuivre
succédant à un âge de la pierre comme en europe.
De cette grande innovation du cuivre, la civilisation néolithique de
Badri ressemble fort à celle de tassa dont elle est toute proche
géographiquement, située comme sur les bords d'un oued du désert
arabique qui aboutit au Nil en face d'Assiout. Elle est
particulièrement remarquable par la qualité des poteries, unanimement
jugées comme les plus belles de l'Égypte préhistorique. Le site d'el
amrah, près d'Abydos, a donné son nom au prédynastique moyen ou
Amratien, caractérisé par un progrès général de toutes les techniques
badariennes en particulier la sculpture de statuettes en calcaire ou en
ivoire et les palettes de schistes décorées qui servaient à broyer les
oxydes de plomb et de cuivre nécessaires aux fards. Le prédynastique
récent est encore appelé "garzéen" de "gerzh" près de Fayoum ou "négada
II" (négéda se trouve au nord de thébès). C'est dans ce site de haute
Égypte qu'ont été trouvées les plus belles pièces dans une immense
nécropole de plus de 3000 tombes. L'extension de cette civilisation
depuis la Nubie jusqu'au delta constitue un fait capital. Elle
s'explique par l'importance de la navigation sur le Nil attestées par
de très nombreuses figurations de bateaux et prouve que les petites
communautés agricoles jusqu'alors très repliées sur elles même ont
senti l'impérieuse nécessité de s'unir pour régulariser le régime du
fleuve à la fois nourricier et dévastateur, par des canaux doublés de
digues. Ces travaux exigeaient un chef puissant capable de faire
subordonner l'intérêt particulier à l'intérêt commun d'où la formation
de proche en proche d'un royaume unifié groupant les différents nomes
qui honoraient chacun un dieu local dont le monarque était le grand
prêtre en même temps qu'il remplissait les fonctions d'administrateur.
Probablement à la même époque où le perfectionnement des techniques
aboutissait à la généralisation de la navigation fluviale, les
Mésopotamiens utilisaient des bateaux à carènes droites capables de
tenir la mer. Les gravures rupestres de "Ouadi hamamet" situé en
"koseir" et le "coude de thébès"représentent de tels bateaux très
différents de ceux à coque cintrée employés sur le nil. Des
envahisseurs venus d'Arabie et de Mésopotamie avaient franchi à une
certaine période la mer rouge et introduit des techniques nouvelles,
parmi lesquelles les vases à anse ondulée, le sceau cylindrique et des
progrès dans la métallurgie du cuivre qui est à cette époque moulé et
permet la fabrication de l'outillage courant. L'infusion de sang
asiatique par cette voie maritime a été minime car les côtes de la mer
rouge sont d'abord très difficiles d'accès. Les autres progrès
techniques du "gerzéen" n'ont rien à voir avec l'Asie. La taille du
silex atteint à cette époque une véritable perfection, ainsi que la
fabrication de vases de pierre dure. L'habitat et le mobilier se
perfectionnent.
Les huttes circulaires sont remplacées par des maisons rectangulaires avec portes et fenêtres.
La civilisation eneolitique
En dehors de l'innovation du cuivre, la civilisation de Badari
ressemble fort à celle de Taza dont elle est toute proche
géographiquement, située comme elle sur les bords d'un oued d'un désert
arabique qui aboutit au Nil en face de la ville d'Assiout. Elle est
particulièrement remarquable par la qualité des poteries unanimement
jugées comme les plus belles de l'Égypte préhistorique. Le site d'el
amrah près d'abidos a donné son nom prédynastique moyen (ou Amratien).
Celui-ci est caractérisé par un progrès général de tous les progrès
badariennes (de Badari) en particulier la sculpture de statuettes en
calcaire ou en ivoire et les palettes de schistes décorées, qui
servaient à broyer les oxydes de plomb et de cuivre nécessaires aux
fards. Le prédynastique récent est encore appelé "gerzéen" (de guerzah
situé près de Fayoum) ou "Négada II" (Négada situé au nord de Thébès).
C'est d'ailleurs dans ce site de haute Égypte qu'ont été trouvées les
plus belles pièces dans une immense nécropole de plus de trois mille
tombes !
L'extension de cette civilisation depuis la Nubie jusqu'au Delta
constitue un fait capital. Elle s'explique par l'importance de la
navigation attestée par de très nombreuses figurations de tableaux et
prouve que les petites communautés agricoles jusqu'alors repliées sur
elles mêmes, ont senti l'impérieuse nécessité de s'unir afin de
régulariser le régime du fleuve à la fois nourricier et dévastateur par
des canaux doublés de digues. Ces travaux exigeaient un chef puissant
capable de faire subordonner l'intérêt commun, d'où la formation de
proche en proche d'un royaume unifié groupant les différents Nomes qui
honorait chacun un dieu local dont le monarque était le grand prêtre,
en même temps qu'il remplissait les fonctions d'administrateur.
À la même époque, le perfectionnement des techniques aboutissait à la
généralisation de la navigation fluviale. Les Mésopotamiens (actuel
irak-syrie) utilisaient des bateaux à carènes droites, comme les
égyptiens, capables de tenir la mer. Les gravures rupestres de "Ouadi
hamamet" situé entre Kousser et le "coude de thébès"représentent de
tels bateaux très différents de ceux à coque cintrés employés sur le
Nil. On en déduit que des envahisseurs venus d'Arabie et de la
Mésopotamie avaient franchi la mer rouge et introduit donc des
nouvelles techniques parmi lesquelles on peut citer les vases à anses
ondulées, le sceau cylindrique et des progrès dans la métallurgie du
cuivre qui est à cette époque moulé et permet la fabrication de
l'outillage courant. Il est cependant probable que l'infusion de sang
asiatique par cette voie maritime a été peu important car les côtes
sont tout d'abords très difficiles d'accès.
Les autres techniques du gerzéen n'ont semble t-il rien à voir avec
l'Asie. La taille du sylex atteint à cette époque un véritable
perfection ainsi que la fabrication de vases de pierre dure. L'habitat
et le mobilier se perfectionnent. Enfin les huttes circulaires sont
remplacées par des maisons rectangulaires avec portes et fenêtres.

Ecriture et calendrier
L'Égypte était le berceau d'une grande civilisation. Possédant une
langue propre ainsi q'une écriture, elle était doté d'un calcul du
temps, un calendrier en somme que des peuples ne connaissaient guère
encore.
L'apparition des premiers monuments écrits en 3200 prouve que la langue
égyptienne s'était fixée pendant les millénaires précédents. Des
relations ont été tissées avec les langues couchitiques. En effet, les
Béja, des nomades du désert arabique sont considérés comme les
descendants directs des égyptiens prédynastiques bien évidemment et ce
sur le plan anthropologique. L'égyptien ancien dérive d'une langue
commune, la langue "chamito-sémitique"qui redonnera ensuite d'autres
groupes bien individualisés mais apparentés : le berbère, les langues
sémitiques (le hébreux, l'araméen, le syriaque...) ainsi que les
langues couchitiques.
L'écriture est strictement indigène et nilotique car elle représente la
flore ainsi que la faune du Nil et même des instruments d'origine
locale. De par sa situation géographique fort lointaine, la Mésopotamie
ne peut donc être considérée comme étant le berceau de la civilisation
égyptienne. Les rapports entre ces deux cultures étaient très réduits.
Concernant le calendrier, le peuple égyptien utilisait, comme le
berbère, le calendrier solaire et ce dès l'antiquité. Celui-ci (le
calendrier), rendait compte du renouveau spontané de la végétation,
élément essentiel de la vie. Le phénomène annuel des inondations
fournissait une date logique au début de chaque année. Cependant il ne
se produit jamais à une date fixe. C'est ainsi que nous observons des
fluctuations qui peuvent s'étaler sur six semaines même. Toutefois,
calculée sur cinquante années, "l'année de l'inondation" dure... 365
jours de même du reste que l'année lunaire calculée sur vingt cinq ans.
Les égyptiens appliquaient ainsi des journées "épagomènes" (1). Mais
l'observation d'un phénomène astronomique remarquable a permis aux
égyptiens de voir que l'année solaire (astronomique s'entend) ne
coïncidait pas exactement avec l'année civile. Le 10 juillet, l'étoile
"Sirius" (que les égyptiens appelaient "Sothis"), une étoile située
dans la constellation de Cassiopée, apparaît à l'horizon, à Memphis
juste avant le lever du soleil après une période d'invisibilité de
soixante dix jours. Ce lever héliaque de cet astre se reproduit trois
cent soixante cinq jours et un quart plus tard. Il ne pouvait donc
coïncider avec le premier jour d'une année de 365 jours que "365 X 4 =
1460" années plus tard. Ce qu'on appelle un cycle "sothiaque". Les
scribes égyptiens ont noté qu'au début de la 19 ème dynastie, le lever
du soleil avait coïncidé avec le lever de Sothis (sirius), le début de
l'inondation et le premier jour de l'année civile.
il s'agissait donc d'un début de cycle que les tables astronomiques
permettent de dater avec certitude entre 1325 et 1322. Les cycles
précédents ont donc commencé en 2785-2782 et en 4245-4242. Enfin, le
calendrier solaire basé sur des observations n'a pu être adopté qu'en
2785 durant la IVème dynastie qui a vu la construction des grandes
pyramides en 2600.
(1) : épagomènes :
Année de 365 jours divisée en trois saisons de 40 jours chacune à laquelle on ajoute cinq jours supplémentaires.
La religion
Après les berbères, les égyptiens adopteront une religion.
C'est certainement pendants les trois millénaires précédant le début de
l'histoire que les bases de la religion égyptienne, empruntée aux
berbères Lebou faudra-t-il le noter, ont été élaborées. Les cultes des
morts, les mythes de la création du monde, le panthéon égyptien, sont
en relations directes avec les conditions géographique et
climatologiques qui existaient lors de l'installation des premiers
agriculteurs égyptiens dans la vallée du nil.
Le souci de protéger le cadavre de la destruction et de lui fournir des
provisions funéraires apparairent déjà dans les tombes de Mérimdé où
les morts ont un doigt entre les dents et des grains de blé dans la
main.
le contact des cadavres avec le sable brûlant du désert... Libyque (ou
désert berbère), entraînait une dessiccation très rapide, donc une
conservation indéfinie des dépouilles
humaines et même animales. De l'observation de ce fait découle donc le
postulat fondamental de la religion funéraire auquel les égyptiens (à
l'instar des berbères...
Lébou !!!) sont restés fidèles tout au long de l'ère pharaonique
(rappelons que les 23ème et 24ème dynasties étaient... Berbères !).
Après la mort, l'âme continue à avoir besoin du corps pour subsister.
Ce corps doit donc être protégé de la putréfaction et nourri par les
vivants. Il est évident que cette idée n'a pu se développer que dans un
climat désertique, permettant la conservation par dessiccation.
Partout ailleurs dans le monde, la décomposition rapide des matières
organiques est la règle (hormis les Esquimaux du grand nord qui
profitent également des conditions exceptionnelles créées par le froid
permanent).
L'origine des mythes relatifs à la création du monde doit également
être rapporté au néolithique. Ils font tous intervenir un élément
primordial liquide à partir duquel
la terre aurait peu à peu émergé, un rappel évident des conditions
d'installation des premiers égyptiens dans la vallée qui n'était alors
qu'un immense marécage. Avant que les premiers agriculteurs ne
s'installent sur les quelques éminences naturelles à l'abri de
l'inondation, ce marécage nourrissait une faune sauvage importante
(crocodiles, hippopotames, serpents). D'autres animaux du désert
(lions, chacals, léopards...) venaient pour s'y désaltérer. Tous
apparaissaient donc comme les possesseurs légitimes de la terre sur
laquelle venaient s'installer les premiers néolithiques et c'est à ce
titre qu'ils ont été l'objet d'un culte, de même que les espèces
domestiquées qui transmettent leur force vitale au groupe humain par
leur viande et leur lait, de même que le chien ou le faucon, fidèles
auxiliaires du chasseur. Ce culte d'animaux sacrés, si caractéristique
de la religion égyptienne apparaît déjà à Badari où on a trouvé des
chacals, des taureaux et des béliers ensevelis dans des nattes. Les
palettes de schistes du Gerzéen représentent souvent le faucon, emblème
du dieu "Horus" et le bucrâne, emblème de la déesse "Hathor". Enfin,
les figures d'animaux sont extrêmement fréquentes sur les objets
retrouvés dans les tombes.
Nous relaterons ci-dessous quelques dieux égyptiens :
Anubis : c'est le chacal qui rôde dans les cimetières, devenant ainsi
le maître du "monde des morts". Ce patron des embaumeurs était chargé
de conduire l'âme du défunt au tribunal d'Osiris.
Hathor : déesse de l'amour, donc de la joie, il est incarné par la vache.
Maât : fille de Rê, cette déesse porte une plume d'autruche sur la tête
et incarne la vérité ainsi que l'harmonie. Enfin, elle est présente
chez tous les dieux égyptiens.
Sebek : dieu crocodile, il donne la vie à l'Égypte. Étant terrestre et
aquatique, il est considéré comme étant le maître de l'univers.

Sekhmet : elle est de nature violente lorsque les hommes se révoltent
contre Rê son époux. Elle transmet des médicaments à ses médecins (ou
prêtres) et est appelée la déesse lionne.
Ptah : cet homme sage, se manifeste dans le taureau Apis. Ce dieu de
Menphis serait le créateur du monde selon ses prêtres et serait aussi
le patron des artisans.
Thot : c'est le patron des magiciens. Dieu lunaire, à tête d'ibis, il
créera l'écriture et le calendrier. Coeur de Rê pour ses pensées et
langue de Ptah pour ses écrits, il est considéré comme le secrétaire
des dieux.
Geb (la terre), Nout (le ciel) et chou (atmosphère) :
Geb (dieu) et Nout (déesse) sont des dieux essentiels. Geb s'allonge
sur le dos pendant que Nout arque son corps sur lui. Elle ne touche la
terre que des pieds et du bout des doigts. Chou, leur fils, se retrouve
entre leurs deux corps. Nout avale le soleil pour créer la nuit et le
fait renaître pour donner le jour. Enfin son arbre sacré est le
sycomore.
Isis : mère d'horus, elle est l'épouse d'Osiris.
Elle pratique la magie "secouriste". Sa renommée dépassait l'Égypte
ancienne et les romains l'idolâtraient aussi. C'est dans l'île de
Philac que se trouve son sanctuaire.
Khepri : ce dieu scarabée est taillé sur des amulettes. C'est la
démonstration de Rê lorsqu'il se lève. Il pousse sa boule comme le fait
Rê pour le soleil.
Khnoum : ce dieu bélier aurait façonné l'homme. Idolâtré à éléphantine, il garde les
eaux du nil.
Rê : créateur du monde, dieu soleil et d'eliopolis, les dieux ainsi que
les hommes, il est considéré par les égyptiens comme leur père
spirituel. Ayant un corps humain, il porte une tête de faucon sur
lequel se trouve un disque qui représente le soleil. Il tient comme
symboles de la vie, un fouet ainsi qu'une anse et deux sceptres. Le
jour il fait des voyages à travers l'espace céleste sur une barque. La
nuit, il pénètre dans la planète terre.
Seth : appelés dieu rouge, il incarne la violence et porte une tête de
lévrier. Il provoque des tempêtes et des ouragans. Après avoir
assassiné Osiris, son image sera tarie par les égyptiens qui se
considèreront trahis par ce dieu dès le nouvel empire.
Bès : très petit de taille, il est le génie du bien et combat
admirablement les génies du mal ainsi que les mauvais sorts des
magiciens.
Le peuple egyptien
Les premiers égyptiens ne seraient-ils pas venus d'Arabie Séoudite ?
les premiers néolithiques égyptiens étaient probablement venus de
l'est, c'est à dire du désert arabique et de la presqu'île du Sinaï.
Ceux qui sont venus de l'est n'ont pût venir que dans la région du
delta, par la route de l'oasis de Siwa qui aboutit à 50kms au nord du
Caire. Ils venaient des collines de la cyrénaïque, de la Tripolitaine
et du Fezzan et étaient... Berbères ! En effet, l'oasis de Siwa
constitue aujourd'hui la limite orientale des parlers berbères. Ses
habitants conservent toujours les coutumes préislamiques qui sont
identiques à celles que l'on rencontre chez leurs frères kabyles,
chaouis, targuis, chleuhs et mozabites pour ne citer que ceux là. Le
gros du peuplement néolithique égyptien venu de l'est appartenait à
cette race dite éthiopienne à laquelle sont rattachés les plus anciens
squelettes fossiles d'homo sapiens d'Afrique orientale, en particulier
celui d'Oldoway daté de -11000. Ce type est souvent appelés
improprement il faut le dire, de "Chamite oriental" et il possède
encore une aire de répartition considérable en afrique. Les Béja,
nomades de l'actuel desert arabique sont considérés comme les descents
directs des anciens égyptiens (pré-dynastiques). Ils appartiennent au
même groupe anthropologique que la plus grande partie des actuels
éthiopiens, somalis, gallas, danakils, nubiens ou barbara qui occupent
la vallée du nil au sud d'assouan (égypte). Les bergers Massaî du
kenya, les nobles Bahima d'ouganda, les Tsutsi du rwanda et les
Ouroundi appartiennent également à ce type qu'on retrouve encore chez
certains habitants de la presqu'île arabique. Une partie des
néolithiques égyptiens appartenait à la race nègride qui peuplait lors
de l'épisode humide néolithique certaines régions du sahara central et
méridional.
Mais la proportion de négroides dans le peuplement historique de l'égypte semble
avoir été minime puisque les peinturent représentent toujours les
égyptiens de couleur brun-rouge opposés aux peuples du sud qui avaient
une peaux noire.
source
(d'ailleurs honnis par leurs concitoyens) et des Berbères qui vivent à
l'extrême ouest du pays plus précisément dans l'oasis de Siwa. Ces
derniers qui ne présentent aucun danger pour le monde arabo-islamique
sont d'ailleurs ignorés.
Le neolithique
Le mot de révolution qui nous semble qualifier le mieux le néolithique
africain en général n'est pas assez fort pour désigner l'Égypte des
temps anciens où une population venue de loin (région nord du
Proche-Orient actuel) a mis en valeur une terre vierge en inventant une
nouveau mode de vie. Il s'agit d'une quadruple naissance :
La terre égyptienne s'est donc formée en même temps que son peuple et
les techniques matérielles ont évolué en même temps que les conceptions
religieuses. Cette période de la naissance de l'histoire égyptienne
apparaît prodigieusement brève aux debat du préhistorien qui est
habitué à évaluer les progrès de l'humanité par des centaines de
milliers d'années. On considère généralement que le Néolithique
égyptien n'a pas duré beaucoup plus de trois mille ans et qu'il fait
véritablement partie de l'histoire égyptienne puisque la religion, la
langue, l'écriture, le calendrier ainsi que l'organisation "politique"
de base se sont élaborées à cette époque et présentaient déjà un
caractère de maturité lorsque l'histoire égyptienne débuta en 3200 av.
JC
Formation de la Terre
La vallée du Nil n'a prit sa forme actuelle qu'au 6èm Millénaire à
l'époque où a commençé le dessèchement du Sahara. Lors des grands
Pluviaux du Pléistocène, les mêmes pluies qui rendaient le Sahara
verdoyant faisaient du Nil, qui est issu des montagnes équatoriales, un
fleuve infiniment plus large. Ses eaux emplissaient toute sa vallée et
montaient jusqu'au niveau des terrasses où l'on a découvert des outils
Chélléo-acheuléens à 30 mètres et des outils Acheuléens à 15 et 9
mètres et enfin du levalloisien) 3 mètres. Après être descendu plus bas
que le niveau actuel lors de l'épisode sec post-gamblien, les eaux sont
à nouveau remontées en -8000. Pendant 2000 ans la vallée ne fût qu'un
immense marécage, lieu de prédilection et paradis des hippopotames et
des crocodiles mais peut attirant pour l'homme qui se trouvait au
contraire au bord des oasis sahariens alors "vivants", des lieux de
campement exceptionnellement favorables à une semi sédentarisation et à
des essais de domestication. Cependant la pluviosité de la période
humide post-gamblienne est restée très modérée par rapport à celle des
grands pluviaux du pléistocène. Elle été insuffisante pour faire
reverdir le désert libyque qui constitue un désert ancien, au sens
géographique du terme et ne porte aucune trace d'un réseau
hydrographique fossile. La vallée du Nil était donc limitée à
l'occident par une immensité vide d'hommes qui la coupait du reste de
l'Afrique. Les communications passaient obligatoirement au nord ou au
sud utilisant la route des oasis cyrénéennes (nord-ouest de la Libye
actuelle) vers le Fezzan (sud-ouest libyen) et la tripolitaine
(nord-est de la Libye) ou du désert libyen (situé en profondeur de
l'Égypte actuelle), Siwa (peuplée de nos jours par des berbères),
Baharyah, Farafra, Dakhla, kharga... Qui passent parallèlement au Nil à
une distance de 200km du fleuve et abouti à la hauteur du "coude de
Thèbes". Au contraire, le désert arabique (ou oriental) a été très
peuplé lors de l'épisode humide. Le réseau serré de fossiles nés de la
bordure montagneuse longeant la mer rouge et se dirigeant vers le nil.
La péninsule du Sinaï et la côte occidentale de l'Arabie représentent
de leur coté un milieu géographique très semblable. Il y a tout lieu de
penser que le dessèchement saharien a commencé dans sa partie la plus
orientale comprise entre l'immense masse du continent asiatique et le
nord du désert libyque qui était resté un désert au plus fort de
l'épisode humide post-gamblien. Ainsi s'explique donc la simultanéité
des deux phénomènes à partir desquels découle le néolithique égyptien
en même temps que se formait le sol égyptien par le dépôt annuel d'une
épaisse couche de limon, les ressources en eaux et en gibier des oasis
du désert arabique et de la presqu'île du Sinaï s'amenuisaient
progressivement. La vallée devenait ainsi un pôle d'attraction pour
toutes les populations environnantes. L'observation de l'intense
poussée végétative succédant à l'inondation annuelle imposait
l'invention de l'agriculture et la construction de tertres artificiels
pour mettre mieux à l'abri des eaux les premiers établissements
humains. Maintenant encore, les villages égyptiens sont établis sur ces
tertres ou "kôms" dont certains remontent même au néolithique.
Evolution des techniques
Le fait que la vallée du Nil n'a jamais cessé d'être habitée depuis
8000 ans rend les fouilles archéologiques délicates voire impossibles
mêmes partout où des villages actuels s'élèvent sur l'énorme épaisseur
de limon accumulée depuis du néolithique. Les seuls sites néolithiques
fouillés sont situés à la limite du désert et sont postérieurs aux
premiers établissements humains que nous risquons fort de ne jamais
connaître. Les oasis de Fayoum qui ont été étudiés sont situés dans le
désert à 100 Kms à l'ouest de la vallée du nil. En 3900 les habitants
de Fayoum pratiquaient l'agriculture. Ils conservaient dans de grandes
fosses circulaires tapissées d'argile, des graines (orge, blé,
sarrasin, lin). Toutefois aucune tombe n'existe sur ces lieux. Trois
sites sont nous renseignent un peu plus sur cette terre égyptienne. à
Mérimde, sur la branche occidentale du delta, le début de l'agriculture
remonte à 3900. À El omri, en face de Menphis, le cuivre n'existait pas
en 330. Un site, Tassa, non daté, semble être très riche. Il est situé
en Haute-Egypte sur le bord d'un oued fossile qui rejoint le Nil en
face d'Assiout.
Ces sites néolithiques prouvent une vie rurale déjà fort évoluée. Les
outils de terre sont remarquablement retouchés et très spécialisés. Les
houes, les faucilles et les meules garderont le même type à travers
l'Égypte historique. Ces premiers égyptiens savaient déjà tisser des
nattes, fabriquer des paniers, des poteries, des aiguilles en os pour
coudre les cuirs ou les tissus des harpons compliqués. Les plus
anciennes cultures néolithiques c'est à dire comprenant des outils de
cuivre ont été retrouvées seulement en haute Égypte et particulièrement
dans un secteur assez limité qui va d'Assiout à Thébès. Depuis -5000,
trois civilisations, appelées "badarien", "amratien" et "Nagadien",
progressivement plus raffinées se sont succédées. À celles là ajoutons
d'autres prédynastiques (ancien, moyen et récent). C'est seulement au
prédynastique récent (-4000) que les foyers de civilisation du nord et
du sud ont des contactes manifestes. Auparavant, ils ont évolué
séparément. L'antériorité de la civilisation du nord sur le sud
n'existe guère. La métallurgie a été inventée là où il y a des minerai
c'est à dire dans le désert arabique et la presqu'île du Sinaï et non
dans la région du delta où il n'en existe pas. D'autre part la
précocité de la céramique au Kenya depuis -6000 laisse pensé ainsi
qu'elle a été inventée en Afrique pas en asie. Les Badariens du
prédynastique anciens se sont d'abord intéressés à un sous-produit de
la métallurgie du cuivre beaucoup plus qu'au métal lui même. Lorsque
calcine des morceaux d'azurite (carbonate de cuivre bleu) ou de
malachite (carbonate vert) sur un feu de charbon de bois, on voit se
former sur les pierres du foyer, le fameux émail bleu-vert qui n'a
cessé d'être employé dans l'Égypte pharaonique. Les Badariens
l'employaient pour recouvrir des perles de stéatites. L'usage du cuivre
était limité à de très petits objets obtenus par martèlement,
l'outillage courant restera en pierre jusqu'au début des temps
historiques. On ne peut donc parler en Égypte d'un âge du cuivre
succédant à un âge de la pierre comme en europe.
De cette grande innovation du cuivre, la civilisation néolithique de
Badri ressemble fort à celle de tassa dont elle est toute proche
géographiquement, située comme sur les bords d'un oued du désert
arabique qui aboutit au Nil en face d'Assiout. Elle est
particulièrement remarquable par la qualité des poteries, unanimement
jugées comme les plus belles de l'Égypte préhistorique. Le site d'el
amrah, près d'Abydos, a donné son nom au prédynastique moyen ou
Amratien, caractérisé par un progrès général de toutes les techniques
badariennes en particulier la sculpture de statuettes en calcaire ou en
ivoire et les palettes de schistes décorées qui servaient à broyer les
oxydes de plomb et de cuivre nécessaires aux fards. Le prédynastique
récent est encore appelé "garzéen" de "gerzh" près de Fayoum ou "négada
II" (négéda se trouve au nord de thébès). C'est dans ce site de haute
Égypte qu'ont été trouvées les plus belles pièces dans une immense
nécropole de plus de 3000 tombes. L'extension de cette civilisation
depuis la Nubie jusqu'au delta constitue un fait capital. Elle
s'explique par l'importance de la navigation sur le Nil attestées par
de très nombreuses figurations de bateaux et prouve que les petites
communautés agricoles jusqu'alors très repliées sur elles même ont
senti l'impérieuse nécessité de s'unir pour régulariser le régime du
fleuve à la fois nourricier et dévastateur, par des canaux doublés de
digues. Ces travaux exigeaient un chef puissant capable de faire
subordonner l'intérêt particulier à l'intérêt commun d'où la formation
de proche en proche d'un royaume unifié groupant les différents nomes
qui honoraient chacun un dieu local dont le monarque était le grand
prêtre en même temps qu'il remplissait les fonctions d'administrateur.
Probablement à la même époque où le perfectionnement des techniques
aboutissait à la généralisation de la navigation fluviale, les
Mésopotamiens utilisaient des bateaux à carènes droites capables de
tenir la mer. Les gravures rupestres de "Ouadi hamamet" situé en
"koseir" et le "coude de thébès"représentent de tels bateaux très
différents de ceux à coque cintrée employés sur le nil. Des
envahisseurs venus d'Arabie et de Mésopotamie avaient franchi à une
certaine période la mer rouge et introduit des techniques nouvelles,
parmi lesquelles les vases à anse ondulée, le sceau cylindrique et des
progrès dans la métallurgie du cuivre qui est à cette époque moulé et
permet la fabrication de l'outillage courant. L'infusion de sang
asiatique par cette voie maritime a été minime car les côtes de la mer
rouge sont d'abord très difficiles d'accès. Les autres progrès
techniques du "gerzéen" n'ont rien à voir avec l'Asie. La taille du
silex atteint à cette époque une véritable perfection, ainsi que la
fabrication de vases de pierre dure. L'habitat et le mobilier se
perfectionnent.
Les huttes circulaires sont remplacées par des maisons rectangulaires avec portes et fenêtres.
La civilisation eneolitique
En dehors de l'innovation du cuivre, la civilisation de Badari
ressemble fort à celle de Taza dont elle est toute proche
géographiquement, située comme elle sur les bords d'un oued d'un désert
arabique qui aboutit au Nil en face de la ville d'Assiout. Elle est
particulièrement remarquable par la qualité des poteries unanimement
jugées comme les plus belles de l'Égypte préhistorique. Le site d'el
amrah près d'abidos a donné son nom prédynastique moyen (ou Amratien).
Celui-ci est caractérisé par un progrès général de tous les progrès
badariennes (de Badari) en particulier la sculpture de statuettes en
calcaire ou en ivoire et les palettes de schistes décorées, qui
servaient à broyer les oxydes de plomb et de cuivre nécessaires aux
fards. Le prédynastique récent est encore appelé "gerzéen" (de guerzah
situé près de Fayoum) ou "Négada II" (Négada situé au nord de Thébès).
C'est d'ailleurs dans ce site de haute Égypte qu'ont été trouvées les
plus belles pièces dans une immense nécropole de plus de trois mille
tombes !
L'extension de cette civilisation depuis la Nubie jusqu'au Delta
constitue un fait capital. Elle s'explique par l'importance de la
navigation attestée par de très nombreuses figurations de tableaux et
prouve que les petites communautés agricoles jusqu'alors repliées sur
elles mêmes, ont senti l'impérieuse nécessité de s'unir afin de
régulariser le régime du fleuve à la fois nourricier et dévastateur par
des canaux doublés de digues. Ces travaux exigeaient un chef puissant
capable de faire subordonner l'intérêt commun, d'où la formation de
proche en proche d'un royaume unifié groupant les différents Nomes qui
honorait chacun un dieu local dont le monarque était le grand prêtre,
en même temps qu'il remplissait les fonctions d'administrateur.
À la même époque, le perfectionnement des techniques aboutissait à la
généralisation de la navigation fluviale. Les Mésopotamiens (actuel
irak-syrie) utilisaient des bateaux à carènes droites, comme les
égyptiens, capables de tenir la mer. Les gravures rupestres de "Ouadi
hamamet" situé entre Kousser et le "coude de thébès"représentent de
tels bateaux très différents de ceux à coque cintrés employés sur le
Nil. On en déduit que des envahisseurs venus d'Arabie et de la
Mésopotamie avaient franchi la mer rouge et introduit donc des
nouvelles techniques parmi lesquelles on peut citer les vases à anses
ondulées, le sceau cylindrique et des progrès dans la métallurgie du
cuivre qui est à cette époque moulé et permet la fabrication de
l'outillage courant. Il est cependant probable que l'infusion de sang
asiatique par cette voie maritime a été peu important car les côtes
sont tout d'abords très difficiles d'accès.
Les autres techniques du gerzéen n'ont semble t-il rien à voir avec
l'Asie. La taille du sylex atteint à cette époque un véritable
perfection ainsi que la fabrication de vases de pierre dure. L'habitat
et le mobilier se perfectionnent. Enfin les huttes circulaires sont
remplacées par des maisons rectangulaires avec portes et fenêtres.
Ecriture et calendrier
L'Égypte était le berceau d'une grande civilisation. Possédant une
langue propre ainsi q'une écriture, elle était doté d'un calcul du
temps, un calendrier en somme que des peuples ne connaissaient guère
encore.
L'apparition des premiers monuments écrits en 3200 prouve que la langue
égyptienne s'était fixée pendant les millénaires précédents. Des
relations ont été tissées avec les langues couchitiques. En effet, les
Béja, des nomades du désert arabique sont considérés comme les
descendants directs des égyptiens prédynastiques bien évidemment et ce
sur le plan anthropologique. L'égyptien ancien dérive d'une langue
commune, la langue "chamito-sémitique"qui redonnera ensuite d'autres
groupes bien individualisés mais apparentés : le berbère, les langues
sémitiques (le hébreux, l'araméen, le syriaque...) ainsi que les
langues couchitiques.
L'écriture est strictement indigène et nilotique car elle représente la
flore ainsi que la faune du Nil et même des instruments d'origine
locale. De par sa situation géographique fort lointaine, la Mésopotamie
ne peut donc être considérée comme étant le berceau de la civilisation
égyptienne. Les rapports entre ces deux cultures étaient très réduits.
Concernant le calendrier, le peuple égyptien utilisait, comme le
berbère, le calendrier solaire et ce dès l'antiquité. Celui-ci (le
calendrier), rendait compte du renouveau spontané de la végétation,
élément essentiel de la vie. Le phénomène annuel des inondations
fournissait une date logique au début de chaque année. Cependant il ne
se produit jamais à une date fixe. C'est ainsi que nous observons des
fluctuations qui peuvent s'étaler sur six semaines même. Toutefois,
calculée sur cinquante années, "l'année de l'inondation" dure... 365
jours de même du reste que l'année lunaire calculée sur vingt cinq ans.
Les égyptiens appliquaient ainsi des journées "épagomènes" (1). Mais
l'observation d'un phénomène astronomique remarquable a permis aux
égyptiens de voir que l'année solaire (astronomique s'entend) ne
coïncidait pas exactement avec l'année civile. Le 10 juillet, l'étoile
"Sirius" (que les égyptiens appelaient "Sothis"), une étoile située
dans la constellation de Cassiopée, apparaît à l'horizon, à Memphis
juste avant le lever du soleil après une période d'invisibilité de
soixante dix jours. Ce lever héliaque de cet astre se reproduit trois
cent soixante cinq jours et un quart plus tard. Il ne pouvait donc
coïncider avec le premier jour d'une année de 365 jours que "365 X 4 =
1460" années plus tard. Ce qu'on appelle un cycle "sothiaque". Les
scribes égyptiens ont noté qu'au début de la 19 ème dynastie, le lever
du soleil avait coïncidé avec le lever de Sothis (sirius), le début de
l'inondation et le premier jour de l'année civile.
il s'agissait donc d'un début de cycle que les tables astronomiques
permettent de dater avec certitude entre 1325 et 1322. Les cycles
précédents ont donc commencé en 2785-2782 et en 4245-4242. Enfin, le
calendrier solaire basé sur des observations n'a pu être adopté qu'en
2785 durant la IVème dynastie qui a vu la construction des grandes
pyramides en 2600.
(1) : épagomènes :
Année de 365 jours divisée en trois saisons de 40 jours chacune à laquelle on ajoute cinq jours supplémentaires.
La religion
Après les berbères, les égyptiens adopteront une religion.
C'est certainement pendants les trois millénaires précédant le début de
l'histoire que les bases de la religion égyptienne, empruntée aux
berbères Lebou faudra-t-il le noter, ont été élaborées. Les cultes des
morts, les mythes de la création du monde, le panthéon égyptien, sont
en relations directes avec les conditions géographique et
climatologiques qui existaient lors de l'installation des premiers
agriculteurs égyptiens dans la vallée du nil.
Le souci de protéger le cadavre de la destruction et de lui fournir des
provisions funéraires apparairent déjà dans les tombes de Mérimdé où
les morts ont un doigt entre les dents et des grains de blé dans la
main.
le contact des cadavres avec le sable brûlant du désert... Libyque (ou
désert berbère), entraînait une dessiccation très rapide, donc une
conservation indéfinie des dépouilles
humaines et même animales. De l'observation de ce fait découle donc le
postulat fondamental de la religion funéraire auquel les égyptiens (à
l'instar des berbères...
Lébou !!!) sont restés fidèles tout au long de l'ère pharaonique
(rappelons que les 23ème et 24ème dynasties étaient... Berbères !).
Après la mort, l'âme continue à avoir besoin du corps pour subsister.
Ce corps doit donc être protégé de la putréfaction et nourri par les
vivants. Il est évident que cette idée n'a pu se développer que dans un
climat désertique, permettant la conservation par dessiccation.
Partout ailleurs dans le monde, la décomposition rapide des matières
organiques est la règle (hormis les Esquimaux du grand nord qui
profitent également des conditions exceptionnelles créées par le froid
permanent).
L'origine des mythes relatifs à la création du monde doit également
être rapporté au néolithique. Ils font tous intervenir un élément
primordial liquide à partir duquel
la terre aurait peu à peu émergé, un rappel évident des conditions
d'installation des premiers égyptiens dans la vallée qui n'était alors
qu'un immense marécage. Avant que les premiers agriculteurs ne
s'installent sur les quelques éminences naturelles à l'abri de
l'inondation, ce marécage nourrissait une faune sauvage importante
(crocodiles, hippopotames, serpents). D'autres animaux du désert
(lions, chacals, léopards...) venaient pour s'y désaltérer. Tous
apparaissaient donc comme les possesseurs légitimes de la terre sur
laquelle venaient s'installer les premiers néolithiques et c'est à ce
titre qu'ils ont été l'objet d'un culte, de même que les espèces
domestiquées qui transmettent leur force vitale au groupe humain par
leur viande et leur lait, de même que le chien ou le faucon, fidèles
auxiliaires du chasseur. Ce culte d'animaux sacrés, si caractéristique
de la religion égyptienne apparaît déjà à Badari où on a trouvé des
chacals, des taureaux et des béliers ensevelis dans des nattes. Les
palettes de schistes du Gerzéen représentent souvent le faucon, emblème
du dieu "Horus" et le bucrâne, emblème de la déesse "Hathor". Enfin,
les figures d'animaux sont extrêmement fréquentes sur les objets
retrouvés dans les tombes.
Nous relaterons ci-dessous quelques dieux égyptiens :
Anubis : c'est le chacal qui rôde dans les cimetières, devenant ainsi
le maître du "monde des morts". Ce patron des embaumeurs était chargé
de conduire l'âme du défunt au tribunal d'Osiris.
Hathor : déesse de l'amour, donc de la joie, il est incarné par la vache.
Maât : fille de Rê, cette déesse porte une plume d'autruche sur la tête
et incarne la vérité ainsi que l'harmonie. Enfin, elle est présente
chez tous les dieux égyptiens.
Sebek : dieu crocodile, il donne la vie à l'Égypte. Étant terrestre et
aquatique, il est considéré comme étant le maître de l'univers.
Sekhmet : elle est de nature violente lorsque les hommes se révoltent
contre Rê son époux. Elle transmet des médicaments à ses médecins (ou
prêtres) et est appelée la déesse lionne.
Ptah : cet homme sage, se manifeste dans le taureau Apis. Ce dieu de
Menphis serait le créateur du monde selon ses prêtres et serait aussi
le patron des artisans.
Thot : c'est le patron des magiciens. Dieu lunaire, à tête d'ibis, il
créera l'écriture et le calendrier. Coeur de Rê pour ses pensées et
langue de Ptah pour ses écrits, il est considéré comme le secrétaire
des dieux.
Geb (la terre), Nout (le ciel) et chou (atmosphère) :
Geb (dieu) et Nout (déesse) sont des dieux essentiels. Geb s'allonge
sur le dos pendant que Nout arque son corps sur lui. Elle ne touche la
terre que des pieds et du bout des doigts. Chou, leur fils, se retrouve
entre leurs deux corps. Nout avale le soleil pour créer la nuit et le
fait renaître pour donner le jour. Enfin son arbre sacré est le
sycomore.
Isis : mère d'horus, elle est l'épouse d'Osiris.
Elle pratique la magie "secouriste". Sa renommée dépassait l'Égypte
ancienne et les romains l'idolâtraient aussi. C'est dans l'île de
Philac que se trouve son sanctuaire.
Khepri : ce dieu scarabée est taillé sur des amulettes. C'est la
démonstration de Rê lorsqu'il se lève. Il pousse sa boule comme le fait
Rê pour le soleil.
Khnoum : ce dieu bélier aurait façonné l'homme. Idolâtré à éléphantine, il garde les
eaux du nil.
Rê : créateur du monde, dieu soleil et d'eliopolis, les dieux ainsi que
les hommes, il est considéré par les égyptiens comme leur père
spirituel. Ayant un corps humain, il porte une tête de faucon sur
lequel se trouve un disque qui représente le soleil. Il tient comme
symboles de la vie, un fouet ainsi qu'une anse et deux sceptres. Le
jour il fait des voyages à travers l'espace céleste sur une barque. La
nuit, il pénètre dans la planète terre.
Seth : appelés dieu rouge, il incarne la violence et porte une tête de
lévrier. Il provoque des tempêtes et des ouragans. Après avoir
assassiné Osiris, son image sera tarie par les égyptiens qui se
considèreront trahis par ce dieu dès le nouvel empire.
Bès : très petit de taille, il est le génie du bien et combat
admirablement les génies du mal ainsi que les mauvais sorts des
magiciens.
Le peuple egyptien
Les premiers égyptiens ne seraient-ils pas venus d'Arabie Séoudite ?
les premiers néolithiques égyptiens étaient probablement venus de
l'est, c'est à dire du désert arabique et de la presqu'île du Sinaï.
Ceux qui sont venus de l'est n'ont pût venir que dans la région du
delta, par la route de l'oasis de Siwa qui aboutit à 50kms au nord du
Caire. Ils venaient des collines de la cyrénaïque, de la Tripolitaine
et du Fezzan et étaient... Berbères ! En effet, l'oasis de Siwa
constitue aujourd'hui la limite orientale des parlers berbères. Ses
habitants conservent toujours les coutumes préislamiques qui sont
identiques à celles que l'on rencontre chez leurs frères kabyles,
chaouis, targuis, chleuhs et mozabites pour ne citer que ceux là. Le
gros du peuplement néolithique égyptien venu de l'est appartenait à
cette race dite éthiopienne à laquelle sont rattachés les plus anciens
squelettes fossiles d'homo sapiens d'Afrique orientale, en particulier
celui d'Oldoway daté de -11000. Ce type est souvent appelés
improprement il faut le dire, de "Chamite oriental" et il possède
encore une aire de répartition considérable en afrique. Les Béja,
nomades de l'actuel desert arabique sont considérés comme les descents
directs des anciens égyptiens (pré-dynastiques). Ils appartiennent au
même groupe anthropologique que la plus grande partie des actuels
éthiopiens, somalis, gallas, danakils, nubiens ou barbara qui occupent
la vallée du nil au sud d'assouan (égypte). Les bergers Massaî du
kenya, les nobles Bahima d'ouganda, les Tsutsi du rwanda et les
Ouroundi appartiennent également à ce type qu'on retrouve encore chez
certains habitants de la presqu'île arabique. Une partie des
néolithiques égyptiens appartenait à la race nègride qui peuplait lors
de l'épisode humide néolithique certaines régions du sahara central et
méridional.
Mais la proportion de négroides dans le peuplement historique de l'égypte semble
avoir été minime puisque les peinturent représentent toujours les
égyptiens de couleur brun-rouge opposés aux peuples du sud qui avaient
une peaux noire.
source
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