La téléportation, outil indispensable de nombreux livres et films, consiste à abolir les distances. On est ici, et une fraction de seconde plus tard, on est là-bas, à des centaines ou des milliers de kilomètres. Elle peut se faire via l'utilisation d'appareils sophistiqués ou par la seule puissance de l'esprit. «Scotty ! Téléportation !» est l'une des phrases cultes du Capitaine Spok et de son équipage dans la série Star Trek. L'appareil à téléporter du vaisseau Enterprise «déconstruit» atome par atome la personne à téléporter, puis la réassemble à son point d'arrivée. Tout cela dans le temps d'un clignement d'œil. Donc bien plus vite que la vitesse de la lumière.
Ce n'est en fait pas si mal vu. Car la réalité est en passe de rattraper la fiction. Pour bien le comprendre, il faut effectuer une plongée au cœur de la matière et aller aussi loin que possible dans l'infiniment petit. Bien au-delà des atomes. C'est comme si les «gros» constituants des atomes, que l'on a déjà du mal à voir, étaient des planètes et que l'on veuille voir ce qu'il se passe à leur surface. Dans un monde appelé quantique que l'on a un mal fou à décrire. C'est que les règles qui régissent le ballet planétaire (le ballet des atomes) ne sont pas du tout les mêmes que celles qui régissent, par exemple, le déplacement des humains à la surface de la Terre.
Contrairement à la physique atomique qui peut être décrite avec des mots concrets qui nous parlent, la physique quantique fait appel à notre imagination. Dans ce monde subatomique, les «objets» d'étude sont à la fois des particules et des ondes. De plus, c'est un monde probabiliste. Pour compliquer encore le travail des chercheurs, il est admis comme principe que l'on ne peut pas à la fois connaître la position et la vitesse d'une particule. Le simple fait de l'observer va modifier son comportement.
Applications prometteuses
Un courant de la physique quantique va plus loin. Pour les tenants de cette théorie, le monde quantique existe sous toutes ses formes probables. Et c'est lorsque l'on va l'observer qu'il va prendre une forme ou l'autre. Une théorie que ne satisfaisait pas Einstein. Ce sont des expériences sur des particules jumelles qui vont fissurer les certitudes issues des théories de la relativité. Et même remettre en cause le dogme de la vitesse de la lumière comme ultime barrière.
Il s'agit de créer deux particules jumelles à partir d'une particule mère. On a pu constater que cette paire de jumeaux était irrémédiablement liée (le mot exact est «intriquée»), quel que soit leur éloignement. Ce lien est tellement fort que quand l'état de l'une des particules est modifié, celui de sa jumelle l'est également, instantanément, et même si elles sont séparées par plus de cent kilomètres. Cette expérience a été réalisée plusieurs fois, par plusieurs équipes, sur des distances de plus en plus grandes. Il y a bien eu téléportation, non vraiment de matière, mais bien d'état de la matière et ce bien plus vite que la vitesse de la lumière.
Ce nouveau champ de recherche est encore balbutiant. Mais ses applications sont d'ores et déjà prometteuses. Tout d'abord dans le domaine de la transmission d'informations sensibles. Car cette technique offre non seulement le moyen de transmettre des messages cryptés, mais elle garantit que si le message est intercepté, cela se saura. Car le fait de l'intercepter va le modifier. On peut donc tout de suite savoir si l'on est sur «table d'écoute». La cryptographie quantique a manifestement de beaux jours devant elle.
Il y a aussi des espoirs du côté de l'informatique. On pense déjà à des ordinateurs quantiques, aux vitesses de travail et aux puissances de calcul surmultipliées. Car si un ordinateur classique aligne des 0 et des 1, l'ordinateur quantique pourrait jongler avec ces 0, ces 1 et un troisième état.
Enfin, cette physique quantique pourrait peut-être apporter un peu d'eau au moulin des astrophysiciens qui travaillent sur les trous noirs et surtout sur ces «trous de vers» qui seraient des passages, des raccourcis, entre les quatre coins de l'univers. Vertige de la science…
source:le figaro
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