Victoria Beckham, Britney Spears ou Sharon Stone vont pouvoir souffler un peu… L’inventeur des fashion faux pas à la plume méchamment acide n’est plus.
Richard Blackwell a déposé les armes à l’âge de 86 ans, après avoir publié, pendant plus de quarante ans, la liste attendue et redoutée des personnalités les plus mal habillées. Il n’y allait pas de main morte et tout le gotha de Hollywood en a pris pour son grade. Traitant successivement Paris Hilton de cheesecake avarié, Cameron Diaz de clown multicolore dans un cirque, Sharon Stone de Cruella d’enfer, Amy Winehouse d’horreur des années cinquante ou même la reine Elizabeth d’Angleterre de sapin de Noël. Tout ce que tout le monde pensait sans oser le dire… Britney Spears eut l’insigne honneur de figurer trois fois en tête de sa sélection des femmes les plus mal habillées tandis que Victoria Beckham remporta le dernier titre, en 2007. Avant elles, Elizabeth Taylor, Barbra Streisand – « La femme de Frankenstein » –, Cher, Raquel Welch, Sophia Loren, Marilyn Monroe, Zsa Zsa Gabor avaient nourri ces annales malodorantes du commentaire qui tue. Lady Di eu, elle, le privilège de passer de « princesse du plouc » à « reine de la mode » en quelques années. La liste des plus grands désastres vestimentaires ayant évidemment toujours beaucoup plus de succès que celle des gloires de la fashion.
Au fait, qui était cet arbitre des élégances pour se permettre des commentaires aussi définitifs sur les tenues des stars ? Un acteur de seconde zone, un styliste sans gloire qui, à l’écran, habilla Jayne Mansfield, Dorothy Lamour ou Nancy Reagan à la fin des années cinquante. Mais c’est en passant de l’autre côté du miroir et en disséquant ses formules cinglantes pour la télévision que Richard Blackwell trouva son meilleur rôle. Avec l’arrivée des magazines people trash et des photos sur tapis rouge en instantané, grâce à Internet, l’étoile de Mr. Blackwell avait déjà pâli depuis plusieurs années. D’autres allaient encore plus loin dans la violence verbale. Au lieu d’être l’événement attendu par toutes les télés, chaque deuxième mardi de janvier, la liste n’était plus communiquée que par e-mail depuis l’an 2000.
Il semble que cette perte d’influence lui ait été fatale. À 86 ans, il s’est éteint des suites d’une infection intestinale à Los Angeles. Comme s’il n’arrivait plus à digérer ses propres commérages putrides. Mais les Américains regretteront sa franchise face aux excès des « Riches et Célèbres » ; elle les consolait un peu de ne pas faire partie de ces VIP jalousés. Richard Blackwell a ouvert la voie à une certaine presse people avide de bons mots à n’importe quel prix. Certains regretteront sans doute la disparition de cette liste, puisque l’important, après tout, était d’y être.
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