jeudi 2 octobre 2008

Il a vu des fées !


Un fait est certain, Louis Rossignol a disparu le vendredi 8 août 1928, date à laquelle son journal s'arrête net.
A l'époque, les gens de St Dizier Leyrenne et des autres villages alentour ont fait des battues mais sans résultats.
La Creuse est une région pratique quand on veut rester caché.
Si l'on en croit son journal -et moi j'y crois-, les fées lui ont promis que s'il parlait il perdrait la raison. Et je pense personnellement que c'est ce qui s'est passé. Evidemment cela est fantaisiste mais pas plus que le reste de cette histoire.
En fait, ce n'est pas lui qui parle mais sa sœur.

Son histoire


Après la disparition de L. Rossignol, le livre sera remisé au grenier dans la maison de la Creuse. Sa sœur ne voulait plus y toucher.
Après sa mort, iI sera ressorti de temps en temps au même titre que les plaques stéréoscopiques. Certains jours de pluie, il servira à occuper les enfants. Je me rappelle que ma grand-mère m'en a lu des extraits quand j'étais enfant.

Pendant la guerre, comme on manquait de papier, il servira à écrire tout un tas de choses sans importance.
Ma grand-mère l'utilisera pour y noter des recettes de cuisine. (C'est dire à quel point elle croyait à ce qu'il contenait.)

Je sais que le frère de mon père a essayé dans les années 60 de le faire publier par diverses maisons d'édition, espérant surfer sur la vague héroïque fantaisie popularisée par Tolkien et son livre le Seigneur des Anneaux, mais sans succès.(je pense cependant qu'il ne croyait pas à son contenu.)

Le contenu


une centaine de pages manuscrites à l'encre noir (y compris les dessins).

- une trentaine d'illustrations, techniques diverses (aquarelle, crayon, plume)

Le texte et les illustrations sont répartis de manière régulière au début. Ensuite, le texte s'arrête net et les dessins se poursuivent sans ordre ni informations particulières sur plusieurs pages.

Les premières illustrations sont raisonnables et réalistes, tandis que par la suite tout semble abstrait et difficile à décrypter.



Illustration du début. Illustration de fin.

Voici peut-être l'unique preuve de la rencontre de Louis Rossignol avec des fées.


J'ai trouvé cette petite photo dans le carton contenant l'ensemble des plaques stéréoscopiques de l'arrière grand-père.
Le format original est 2 fois plus petit et le tirage d'assez mauvaise qualité.
Ce type de photographie a beaucoup circulé aux environs de 1920, suite à la publication dans la presse de la première photo de fée, prise par Elsie Wright et sa cousine. Cette photo créera de nombreuses polémiques et trouvera en Sir Arthur Conan Doyle, un fervent défenseur.

Rien malheureusement, ne permet d'attribuer la paternité de la photo à Louis.
Si au moins il y faisait référence dans son journal. Mais ce n'est pas le cas.
Néanmoins la cascade derrière ressemble étrangement à un paysage de la Creuse, peut-être même le ruisseau de sa première rencontre.



Qu'est-il advenu de Louis Rossignol ?

Luis de los rossi–oles habite dans un pueblito dans la vallée de Oaxaca au sud de l'état du même nom au Mexique. C'est un vieux colon, un gringo à tête blanche qui habite au milieu des zapoteques à Herve El agua... Ici tout le monde le connait mais personne ne sait d'où il vient. C'est le seul étranger du village, il a appris le zapoteque, enseigne aux enfants de l'école la géographie mondiale... Etrange pourtant, il dit ne se souvenir de rien, ni de son enfance ni de sa jeunesse. Il ne sait pas comment il est arrivé ici et aucun habitant du village ne peut se résoudre à en parler aux etrangers. Tout se qu'on se borne à dire à ceux qui posent trop de questions, c'est une phrase laconique: "...il a juste dit qu'il s'appellait Luis de los rossi–oles et puis il est resté là, c'est tout..." A quelques centaines de mètres du village, il reste deux grands bassins construits par les zapoteques bien avant l'arrivée des colons espagnols. Alimentés par de l'eau sulfureuse et perchés tout en haut des cascades petrifiées de Herve El agua, c'est le lieu préfèré des villageois pour venir se reposer en famille. Les mères aussi aiment les vertus assechantes et bienfaisantes de l'eau sulfureuse sur la peau de leurs enfants. Le soir, quand la lune est pleine, toute la vallée en dessous baigne dans une lumière claire et calme, les bassins creusés dans les roches plates de la montagne prennent des allures lunaires... Et ces soirs-la, tard dans la nuit, racontent les paysans qui reviennent des champs lointains dans la sierra, Luis de los rossi–oles est assis là, seul au bord de l'eau...






Je n'ose croire que mon arrière grand-père se trouve au Mexique.
Pourtant, l'idée serait séduisante.
Cela lui ferait dans les 140 ans... C'est beaucoup.
Mais son histoire est déjà tellement étrange.

En lisant le texte du mail retranscrit ci dessous,
vous comprendrez ma surprise. Monsieur,
J'ai appris récemment par l'intermédiaire de mon petit neveu l'existence
de votre site "le journal des fées", et sa lecture m'a bouleversée. Après avoir lu un article concernant votre site dans une revue d'informatique, mon neveu s'est précipité dessus et m'a tout de suite contacté.
Il faut dire que des faits assez semblables sont arrivés à mon propre
grand-père et j'en avais déjà touché deux mots à mon neveu. Evidemment,
il ne m'avait jamais cru, mais je crois cette fois qu'il a été troublé.

Avec son aide, j'ai pu surfer (je crois que c'est comme celà qu'on dit) sur votre site et ma joie était à son comble. Car enfin je trouvais une explication à ce qui avait pu arriver à mon propre grand-père Victor Auchatraire. Malgré la désapprobation de mon neveu, j'aimerais que nous nous rencontrions.
Mon grand-père était boulanger à Azérables dans la Creuse et j'aimerais vous montrer son livre de comptes de 1928. J'aimerais aussi vous parler
de lui et de son ami Louis Rossignol...

Dans l'attente de votre réponse, je vous prie d'agréer Monsieur, mes salutations distinguées.

Evidemment, j'ai immédiatement répondu à Madame Auchatraire (en fait, elle ne s'appelle plus comme cela puisqu'elle s'est mariée, mais ce sera plus simple et puis, elle préfère qu'on ne connaisse pas son nom).

J'ai profité de quelques jours de vacances et j'ai fait sa connaissance.
C'est une dame âgée, mais elle semble avoir toute sa tête.
J'ai passé l'après-midi chez elle et nous avons longuement parlé, de mon arrière grand-père et de son journal qu'elle était vraiment heureuse de pouvoir feuilleter. Elle m'a avoué qu'elle était non pas contente, mais soulagée de pouvoir trouver une explication à ce qui avait pu arriver à son grand-père.
Nous avons parlé des relations que Victor Auchatraire entretenait avec Louis Rossignol.
Nous avons échafaudé tout un tas d'idées qui peuvent paraître absurdes sur leurs destinées respectives.
Et puis enfin, elle m'a confié ce fameux Livre de Comptes de 1928.
Et là j'ai été scié, fasciné, envouté, les mots ne sont pas assez forts.
J'ai parcouru ce livre page après page, j'ai noté toutes les pages où il y avait quelquechose d'intéressant, que ce soient des petits objets fins comme des clefs,ou des photos, des papiers, des fleurs séchées et surtout des dessins...












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