A l’origine, dans le massacre de certains animaux, il y avait à la fois le besoin de se nourrir et de se défendre. Ensuite, est apparue l’utilité de certaines bêtes pour les travaux des champs, pour les transports, etc. Le respect des animaux ne pouvait commencer à se faire que dans la mesure où les humains prenaient conscience de l’importance et de la dignité de toute vie.
Or, si l’on observe les pratiques humaines envers les animaux à notre époque, on constate que, malheureusement, peu d’humains perçoivent l’importance de toute vie. Rares sont ceux qui comprennent l’interdépendance entre tous les vivants de cette planète, humains, faune et flore. Il y a, de notre côté, un évident complexe de supériorité. Ce complexe n’a pas de sens, il n’est lié à aucune intelligence, à aucun raisonnement sérieux et profond. C’est surtout, je le répète, la résultante d’un incompréhension totale de ce qu’est la vie et de ce qui nous lie ou relie à la nature et donc également aux animaux.
Que, dans certains cas, l’on doive se défendre pour protéger notre propre vie, bien sûr, c’est légitime. Mais il n’est pas nécessaire, pour parvenir à ce but, de procéder à des massacres comme on en a trop vu. Nombre d’espèces, bien avant le changement climatique, ont disparu pour cette raison. Il y a aussi la cupidité de certains. Je pense notamment à la monstrueuse chasse aux éléphants juste pour récupérer les défenses en ivoire ! Je pense aussi à l’élevage, suivi du massacre, de quelques espèces, juste pour confectionner des manteaux de fourrure pour de rares femmes sans conscience, à l’ego surdimensionné, aveugles quant à l’inutilité et au ridicule de leurs envies de luxe ! Et il en va encore de même dans l’abominable et barbare chasse aux bébés phoques... Tout cela est inutile et c’est un crime contre la vie.
Pour faire un état des lieux de notre comportement inadmissible envers les animaux, il faudrait écrire un livre entier. Ce ne sera pas le cas, ici, évidemment. J’aimerais surtout parler des dérives modernes contre les animaux, des dérives tout aussi aberrantes que révoltantes. Je citerai trois cas flagrants et tragiques dans leur sens profond, celui de l’irrespect de la vie sur terre.
Elevage intensif
Soumis, comme trop d’humains, à l’économie et à sa rentabilité qui ne respecte rien, qui n’aime rien que les fortunes à amasser, les économistes ont eu une influence tragique sur la transformation de l’élevage animal. Ces « dogmes » de rentabilisation ont transformé une majorité de troupeaux, notamment les bovins, en « viande sur pied », autrement dit en animaux vivant dans des « box » sans possibilité de se mouvoir. Comment ne pas comprendre qu’il s’agit d’une insulte à la vie de ces bêtes, que c’est une horreur imposée à des êtres qui ont totalement conscience du mal qu’on leur fait ? On pourrait me rétorquer que les bêtes n’ont pas de conscience, pas d’intelligence. Un peu facile, non ? Les vaches, par exemple, ont une très bonne mémoire. Une vache qui a été maltraité par l’éleveur risque bien de se venger, tôt ou tard. De nombreux cas le prouvent.
Cet irrespect envers les bovins diminue un peu. Mais il reste totalement vrai pour les volailles, poulets et poules, vrai aussi pour les lapins… Où se trouve la moindre parcelle de respect des poules quand on les enferme dans des cages avec impossibilité de se mouvoir ? On transforme ces animaux, ces « vivants », en « machine à pondre » ridicule. Dans d’autres élevages, on les entasse par milliers dans des espaces bien trop petits, leur imposant une proximité catastrophique. Pour les poules, c’est tragique car l’immobilité forcée les fragilise et finit par les rendre malades tant par le stress imposé pour la ponte intensive que par l’immobilité ou la promiscuité du grand nombre de congénères. Certains scientifiques pensent que la grippe aviaire est apparue à cause de ces élevages intensifs de volailles où il n’y a pas d’hygiène sérieuse…
Dans ces cas d’élevage intensif, non seulement il y a irrespect total de la vie, irrespect total des êtres, mais il y a également irrespect total des futurs consommateurs. Aux USA, mais aussi en Europe lorsqu’il y a triche de la part de certains éleveurs, les « fous de rentabilité » piquent les veaux aux hormones de croissance. C’est que, selon eux, la nature ignore la rentabilité nécessaire à leur voracité. Par conséquent, ils préfèrent « empoisonner » leurs bêtes pour qu’elles grossissent plus vite, qu’elles prennent du poids et qu’elles rapportent plus de ce fait. Seulement, si ce sont d’abord les bêtes qui souffrent, par la suite ce sont les consommateurs qui « dégustent » en grossissant anormalement…
Les vaches sont systématiquement soignées aux antibiotiques en cas de « mammite », une maladie courante des mamelles, maladie qui, pendant quelques jours, empêche de les traire. Le problème, c’est que les antibiotiques se retrouvent dans la future viande et viendront s’ajouter aux doses déjà reçues par les humains. Ces antibiotiques se retrouvent aussi dans les déjections animales et vont, peu à peu, s’infiltrer dans les nappes phréatiques. Et l’on s’étonne que de plus en plus d’humains sont allergiques aux antibiotiques… Tout cela au nom de la rentabilité, cette déesse des économistes et autres financiers…
Ainsi, au nom de la rentabilité, on fait souffrir les bêtes parfois de façon intense, et on se moque du consommateur en le mettant en danger. Cerise sur le gâteau : la nourriture ainsi obtenue par l’irrespect total de la vie et des rythmes naturels de la nature, est à la fois mauvaise et malsaine ! Les bêtes en tombent malades et les consommateurs aussi ! Il est vrai, qu’en termes de rentabilité, certains y trouveront toujours leur compte. Là, je pense à l’industrie pharmaceutique qui vend des médicaments pour que les bêtes, en apparence, supportent l’élevage intensif et les mêmes industries peuvent ensuite vendre des médicaments, des vaccins et je ne sais quoi encore, pour soigner les humains « victimes par consommation » de l’élevage intensif… Nous nageons en immoralité absolue… Comme si tout cela n’était pas suffisant, aujourd’hui, et de plus en plus souvent, on nourrit les bêtes avec des OGM dont personne ne peut garantir l’absence de danger à moyen ou long terme…
Corridas
Quelques mots sur cette sauvagerie que certains voudraient tant faire passer pour un art… Comment, par quel culot ou absence de conscience, la mise à mort de façon particulièrement sauvage d’un taureau pourrait-elle être assimilée à un art ? N’est-il pas évident qu’il s’agit d’une dérive de l’esprit, d’une absence de conscience, d’un refus de reconnaître la dignité de toute vie, y compris celle du taureau ?
A mon sens, il ne s’agit là que d’un spectacle archaïque, d’une boucherie mise en scène pour le plus grand plaisir de bandes de sauvages attirées par le sang et la mort. C’est l’une des images qui montre tragiquement jusqu’à quel abîme peuvent tomber certains humains, dès lors qu’ils considèrent que la violence est légitime, dès lors aussi où le respect de la vie n’a pas la moindre importance à leurs yeux. Je n’ai pas de mots assez durs pour qualifier cette barbarie.
Au vu du nombre de « spectateurs » assistant à cette « guerre contre la vie » d’un animal, on mesure l’immense chemin que doit encore parcourir un grand nombre d’humains. Eux ne voudraient pas être traités de la sorte, alors pourquoi, par leur présence, soutiennent-ils la perpétuation de cette férocité ? Sans doute parce que dans le fond d’eux-mêmes traîne un sadisme identique à celui qui anime les organisateurs et acteurs de cet atroce spectacle. Il est urgent que tous ceux-là se réveillent !…
Animaux domestiques
Lorsqu’on connaît le nombre élevé d’animaux domestiques, les chiens et les chats, pour ne prendre que le cas de la France, on se dit, qu’après tout, les citoyens de ce pays aiment les animaux et les respectent. C’est aller un peu vite en besogne.
Dès qu’il y a absence de respect d’une vie, quelle qu’elle soit, il y a violence. Certaines violences touchent des animaux sans que ceux-ci n’en souffrent. Je pense notamment à ces chiens qu’on habille jusqu’au ridicule absolu. Je pense aussi à ces bêtes que l’on traite à l’égal d’un enfant de substitution. Tout cela, ce n’est pas respecter la vie de l’animal, ce n’est pas respecter sa dignité propre.
Plus grave, chose qui se voit tous les étés, c’est l’abandon de nombreux chiens. Même si un chien ne peut pas être comparé à un homme, il a son psychisme propre. Sauf s’il était maltraité dans sa famille d’accueil, un animal s’attache à ceux qui l’ont accueilli. Hélas, ce qui est vrai pour l’immense majorité des chiens, ne l’est pas de ceux que l’on nomme prétentieusement leur « maîtres ». A partir de là, on peut aisément comprendre l’importance de la brutalité imposée à un chien lorsque, pour convenances personnelles, comme la période de vacances, on abandonne son chien et qu’on l’attache à un arbre, le laissant subitement seul et en l’abandonnant au hasard ou à la mort… C’est indigne d’un humain, c’est, là encore, de la barbarie.
Enfin, malheureusement, on voit trop souvent, notamment pour les chiens, la brutalité des « maîtres » mécontent de ceci ou de cela. Les coups pleuvent tout comme les « aboiements » des maîtres qui s’égosillent. La bête devient le souffre-douleur de la brute humaine. Mais, des deux qui donc est la bête ? La réponse est évidente, non ?…
Violences contre la terre
Même si l’on n’en a pas vraiment conscience, il faut bien reconnaître que l’humain, en tous cas certains humains, se comporte également en brute envers la terre, la terre en tant que planète. En fin de compte, le problème de base est toujours le même : c’est l’absence de conscience des réalités de la vie, mais aussi de la dignité de toute vie. Je ne sais s’il faut parler de dignité de la vie de notre planète, mais pour le moins, nous devrions d’urgence prendre conscience des réalités qui font et permettent qu’elle contienne tant de vies et de beautés.
Nous avons tous, au moins dans les pays développés, une part de responsabilité dans la violence infligée à la terre et à son climat. Il serait ridicule de nier notre responsabilité actuelle ou passée, qu’il s’agisse du gaspillage des ressources naturelles ou de la paresse qui nous amène à souiller notre environnement en jetant dans la nature des canettes vides, des myriades de papier ou tant d’autre chose. Des années durant, en tant que fumeur, je jetais mes mégots dans la rue, inconscient de ce que je faisais. L’inconscience, hélas, n’est pas une excuse… Depuis que j’ai enfin réalisé combien je polluais mon environnement, il y a plus de dix ans, mes mégots, je les mets dans mes poches. Certes, cela ne sent pas bon, mais au moins, pour cette petite part, je ne pollue plus… Alors, c’est vrai, ces pollutions sont petites et nous semblent sans grand danger… oui, mais c’est oublié que nous sommes un peu plus de six milliards d’humains sur notre petit vaisseau qui navigue dans l’univers…
Par contre, la pollution à laquelle, individuellement, nous nous laissons parfois aller, ne doit pas nous faire oublier la gigantesque pollution liée aux activités humaines, l’industrie, l’agriculture, la voiture, etc. Nous aurions les moyens de la limiter sérieusement, mais pour cela il faudrait une volonté politique, et surtout, des politiciens réellement indépendants des grandes industries. Nous savons que ce n’est pas le cas. Grâce à la protection des politiciens, les industriels, petits comme grands, dans une grande majorité des cas, poursuivent leurs pollutions sans autre remord qu’une petite larme au coin des yeux, larme oh combien vite écrasée dès que les médias se sont éloignés !
Ce refus des humains, individus comme industriels et politiciens d’agir en êtres responsables, provoque une pollution de plus en plus importante, comme en atteste l’état des mers et océans. Ce refus d’être responsable, provoque également le changement climatique qui pourrait devenir rapidement dramatique non seulement pour l’humanité, mais aussi pour toute vie qui peuple la terre. On peut donc bel et bien parler de violence contre la terre !
Il en va de même pour l’exploitation des richesses naturelles contenues dans le sol comme à la surface de la terre. C’est une véritable frénésie qui anime certains humains ! Ils se hâtent comme si demain toute richesse naturelle devait disparaître. De fait, vu leur voracité, c’est bien ce qui va arriver et même très vite… Il s’agit donc d’un véritable pillage des biens naturels doublé de lourdes violences contre la nature. Voyez les balafres laissées, notamment en montagne, par les exploiteurs de carrières ! Là où régnait la beauté, après leur passage, ne reste que la laideur…
Cet irrespect pour la nature et pour la terre elle-même se retourne contre nous et se retournera de plus en plus vite contre nous tous. Par l’air et l’eau pollués un peu partout, c’est la santé de l’humanité, comme de la faune et de la flore, qui est de plus en plus attaquée et détruite. La disparition de nombreuses espèces animales devrait nous ouvrir les yeux : Ces disparitions sont l’image de ce qui nous attend si nous ne changeons pas tous, si nous n’apprenons pas rapidement à respecter toutes les formes de vie, si nous n’apprenons pas très rapidement à respecter notre planète et son environnement.
L’ego comme acteur principal du drame
Dans toutes ces violences qui, parfois, ne nous semblent pas évidentes, il y a un responsable majeur : l’ego ! L’homme, à force de se prendre pour le centre du monde, commence, du moins du côté des élites, notamment scientifiques, à se prendre pour Dieu. Certes, la nature, si elle est absolument magnifique, il n’y a même pas de mot suffisamment puissant pour la définir à la hauteur de ce qu’elle est, est parfois dangereuse pour nous. Je pense, là, aux maladies, aux cataclysmes. Alors, bien sûr, il fallait que certains se penchent sur ces problèmes pour trouver des solutions, pour nous assurer une meilleure santé, plus fiable, plus « durable » comme on dirait aujourd’hui.
Mais d’ici à considérer, comme c’est le cas avec les OGM, que l’homme, en dépit de son insigne petitesse peut et doit faire mieux que la nature, il y a un pas que seuls les ego délirants peuvent faire dans leur sottise. Et cette sottise devient franchement tragique quand la prétention de faire mieux que la nature n’est liée qu’à des raisons bassement économiques. Et c’est encore le cas des OGM. A ce niveau, la prétention humaine, cet orgueil sans limites, confine à la folie et au délire.
C’est le genre d’orgueil qui mène droit aux génocides ; dans ce dernier cas, il s’agit d’humains n’acceptant pas la diversité d’aspect, de cultures ou de religions des autres humains, prétendant corriger les erreurs de la nature par le massacre des humains différents. Ces bourreaux n’ont plus rien d’humain. Les « scientifiques » déjantés de notre époque n’ont plus rien d’humain non plus, à mes yeux tout au moins. Si l’humanité ne leur impose pas d’urgence des limites, ils nous conduiront tôt ou tard à la catastrophe finale.
Lorsque l’ego est à ce point hypertrophié et qu’il y mêle de plus l’esprit de folie économique de ce temps, cela nous donne l’incroyable prétention, l’un des pires délire de tous les temps, le « brevetage du vivant ». Là, l’humain, du moins ceux qui se permettent cet acte, dépasse les bornes de l’admissible. Car, hormis de bricoler une « virgule » dans les gènes, que font-ils ? Ils nous font payer et nous imposent leur soi disante « création » d’un élément vivant, mais sont parfaitement incapable de créer la vie ! C’est une tromperie majeure qui n’existe que pour réaliser des bénéfices faramineux au détriment de l’équilibre de la nature et au détriment des autres humains qui devront bien payer cette farce sinistre.
Pour moi, cette folie-là, est un acte d’une extrême violence contre la vie en général et contre les humains, tous les humains, en particulier.
Source:altermonde
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