Les droits des grands singes concernent notamment le droit à la vie, l'interdiction de torture et la restriction de leur exhibition devant le public (photo GAP)
La planète des singes (1967) -cette fiction mettant en scène une planète terre dominée par les singes, et des êtres humains réduits en esclavages, aurait pu trouver l’origine de son scénario dans la nouvelle mesure adoptée par le parlement espagnol.
Si la ressemblance, parfois dérangeante, entre l’être humain et le singe peut faire frissonner, l’Espagne, elle, ne tremble pas. La commission environnementale du congrès des députés, a fait signer une résolution au gouvernement pour faire adhérer l’Espagne au "Projet Grands Singes" (GAP). Ce projet a pour but de considérer les singes comme membres d’une "communauté d’égaux", et donc de leur concéder une personnalité juridique, statut attribué jusqu’à présent uniquement aux êtres humains.
Langage de singe
Peter Singer, cet homme à l’homographie frappante et amusante en la matière, est à l’origine de ce projet. Philosophe australien, il est surtout connu pour son livre intitulé La libération animale (1975), qui a inspiré nombre de mouvements modernes de défense des animaux.
La reconnaissance de droits aux grands singes, se traduit par un droit à la vie, à la liberté individuelle, à l’interdiction d’acte de torture sur la personne, et à la restriction d’exhibition du primate dans les films, ainsi que sa détention dans les cirques. Les King- Kong et Cheeta pourraient donc bien déserter les écrans espagnols.
Cette résolution suscite bien des polémiques. Si le parti socialiste voit dans cette mesure une solution pour protéger une espèce menacée, le Parti Populaire fait la grimace, trouvant que ce projet accorde des droits disproportionnés aux singes. L’Eglise catholique s’insurge sur le sujet, faisant remarquer que ces droits ne sont même pas accordés à l’embryon. De leur côté, les aficionados ont peur que le parlement singe cette mesure pour l’appliquer aux taureaux d’arènes. Quant aux singes, s’ils ne semblent pas avoir d’avis sur la question pour le moment, ils pourront le communiquer prochainement puisque le GAP envisage de leur apprendre la langue des signes. Ils sont sûrement prêts à payer le prix fort pour leur liberté… en monnaie de singe évidemment !
Source:www.lepetitjournal.com
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