mardi 10 juin 2008

Mission Phoenix : le point

Retour sur l'atterrissage réussi de Phoenix et le début d'une série de cycles d'excavation et d'analyse du sol martien.

Exploit technique

Après un trajet de 679 millions de kilomètres entre la Terre et Mars, Phoenix a atterri dans une région qui s'appelle Vastitats Borealis à 68 degrés latitude nord et à 234 degrés latitude est.

Cet atterrissage réussi ne doit pas faire oublier qu'il s'agit d'un véritable exploit technique car poser des engins sur Mars est extrêmement compliqué. D'autant plus compliqué que le déroulement de l'atterrissage de Phoenix était similaire a celui du Mars Polar Lander perdu en 1999 et dont on ne sait pas trop ce qui s'est passé.

Phoenix a pénétré dans l'atmosphère à la vitesse de près de 5,8 km par seconde, déclenchant une série d'événements de sept minutes destinés à ralentir la sonde jusqu'à la vitesse de 0,002 km par seconde avant de se poser sur le sol. Durant ce que la NASA a qualifié de 'sept minutes de terreur' la séparation de l'étage de croisière, l'ouverture du parachute, le largage du bouclier thermique et l'atterrissage se sont bien passés.

Si depuis 1992, la NASA a perdu les orbiter Mars Observer (1992) et Mars Climate Orbiter (1998) et le lander Mars Polar Lander (1999), depuis le début de l'exploration robotique de cette planète, elle a tout de même réussi à poser 6 engins sur cette planète pour 7 tentatives.

Cycle de collecte d'échantillons

Deux semaines après son atterrissage le lander est d'ores et déjà en train de travailler. Après que la NASA a vérifié le bon fonctionnement des instruments scientifiques et des systèmes techniques, feu vert a été donné à l'étude du site d'atterrissage. Un site choisi de façon minutieuse sur la base de critères spectrométriques, et qu'il y a donc de grandes chances que l'atterrisseur mette à jour, à très faible profondeur, la glace d'eau détectée par l'orbiter Mars Odyssey.

Il va falloir faire vite, car la mission initiale est de seulement 90 sols martiens (un jour s'appelle un " sol " et dure environ 37 minutes de plus qu'un jour terrestre). Idéalement, ce que souhaitent les scientifiques de la mission c'est que le lander puisse creuser jusqu'à la couche de glace et analyser le sol qui se trouve à la surface, sur la couche de glace et entre les deux couches.

La première excavation a déjà été effectuée et déjà les scientifiques se demandent si Phoenix n'a pas mis à jour de la glace d'eau. On attend ses prochains jours l'analyse d'échantillons de poussière récupérés lors de l'atterrissage qui ont été photographiés à très haute résolution ce qui permet de voir pour la première fois des grains de poussière martienne comme jamais.

L'autre aspect de la mission a été abordé dans un article précédent. La station météo de Phoenix délivre des bulletins quotidiens mais l'on attend beaucoup de l'analyse des informations sur les processus atmosphériques d'une région arctique dans laquelle une couche de glace de carbone dioxyde va et vient avec les saisons.

Notez que si le site d'atterrissage a été choisi avec soin, la date de la mission également. Elle doit permettre à Phoenix de voir venir l'hiver martien et d'en comprendre les principaux événements connexes.

Enfin, les caméras et les microscopes fourniront des données sur toute une échelle de dimensions.

Mars Science Laboratory

Le retour scientifique de la mission Phoenix va permettre de préparer la prochaine mission de la NASA qui doit poser en 2009 le rover le plus gros et le plus complexe jamais construit pour explorer cette planète. MSL doit également déterminer si la vie a pu exister sur Mars, caractériser le climat et la géologie de la planète et enfin de préparer l'exploration humaine.

A la différence de Phoenix, le MSL n'ira pas au pôle, donc il ne verra vraisemblablement pas de glace, mais il va recueillir des échantillons d'un grand nombre d'éléments et nous aidera à comprendre (dans d'autres régions) ce que Phoenix va nous aider à comprendre dans les régions polaires du nord.

Following water

La dernière feuille de route de l'exploration martienne de la NASA (2006) s'inscrit en droite ligne avec la nouvelle stratégie d'exploration de l'espace des Etats-Unis qui visent à retourner de nouveau sur la Lune et l'envoi des premières missions habitées sur Mars et au-delà.

Étant donné que l'eau est essentielle à la vie, qu'elle constitue une ressource potentielle pour les explorateurs humains et qu'elle est un facteur déterminant du climat et de la géologie, cette feuille de route a donc été bâtie autour d'un seul grand objectif : la préparation de l'exploration humaine de Mars et divisée en quatre 4 phases et 3 thèmes dont le fil conducteur est l'eau.

Dans le cas de Phoenix, sur cette question de l'eau, la mission consistent à étudier l'histoire de l'eau dans toutes ses formes, à déterminer si le sol arctique martien pourrait accueillir la vie et à étudier le climat martien d'une optique polaire.

Source:lashespace

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