Si la partie supérieure de la pyramide n'est plus visible, les travaux de dégagements ont révélé l'infrastructure de blocs géants et le vestige du caveau royal avec seulement le couvercle du sarcophage de schiste gris.
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Agence France-Presse
Saqqara, Égypte
Dégagée des sables du désert, à Saqqara, près du Caire, la «pyramide décapitée» a retrouvé son pharaon, Menkaouhor, qui régna en Égypte il y a 4400 ans.
«Il nous a fallu dégager une montagne de sable, mais nous sommes sûrs que cette pyramide est de la Vème dynastie, et seule nous manquait celle du pharaon Menkaouhor», a assuré jeudi le patron des antiquités égyptiennes, Zahi Hawass.Sur l'immense plateau de la nécropole de Saqqarah, l'antique Memphis, l'existence de la pyramide n'avait pas échappé au grand archéologue allemand Karl Lepsius qui lui donna, en 1842, le numéro 29 dans sa liste des pyramides.
Son tumulus ruiné se dressait à l'est de la pyramide du pharaon Teti et de la célèbre pyramide à degrés du roi Djéser, la première jamais érigée de l'Égypte pharaonique par le génial architecte Imhotep
Pendant un an et demi, c'est à la «redécouverte» et à l'identification de cette sépulture connue comme la «pyramide décapitée» que se sont attelés Zahi Hawass et une équipe de jeunes archéologues égyptiens.
Si la partie supérieure de la pyramide n'est plus visible, les travaux de dégagements ont révélé l'infrastructure de blocs géants et le vestige du caveau royal avec seulement le couvercle du sarcophage de schiste gris.
Des ouvriers s'activent depuis dix ans, et pour dix ans encore, dans le Serapeum, la nécropole souterraine découverte en 1851-1852 par l'archéologue français Auguste Mariette. Cet immense labyrinthe voûté renferme dans des niches des sarcophages grandioses de taureaux sacrés embaumés incarnant Apis.
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L'attribution de cette pyramide qui devait s'élèver à 52 mètres de hauteur, cinq fois mois que celle de Kheops, la plus haute de trois grandes pyramides voisines de Gizeh, était matière à controverse parmi les archéologues.
En majorité, ils pensaient comme Lepsius qu'il s'agissait du monument funéraire de Menkaouhor, un pharaon mal connu qui ne régna sous l'ancien Empire que 8 ans, entre 2389 et 2381 avant notre ère.
Mais certains pensaient qu'elle était plus récente, remontant soit à la période «intermédiaire», entre l'Ancien et le Moyen Empire, de la VIII à la X ème dynastie, soit au Moyen Empire, pendant la 12e dynastie.
«Le doute n'est plus permis, même si aucune inscription ne vient l'étayer, tout indique qu'il s'agit d'un monument de la Ve dynastie, et que Menkaouhor y reposa», dit Hawass.
«Au Moyen empire, les couloirs menant à la chambre mortuaire étaient bien plus complexes et ce genre de pierre n'était pas utilisé à cette période pour un sarcophage», assure-t-il.
Mais en déblayant le périmètre entourant les ruines de la pyramide, les archéologues égyptiens ont mis au jour une voie sacerdotale d'une importance scientifique «plus importante encore» que la pyramide, selon M. Hawass.
«C'est par là que les prêtres portant un masque du taureau sacré Apis se rendaient en procession vers les lieux de ce culte et sa nécropole», le Serapeum.
Se basant sur une inscription découverte, il a indiqué que cette voie remontait au pharaon Ptolémée V qui régna de 204 à 181 avant JC.
C'est un décret de ce pharaon qui figure sur la «pierre de Rosette» en trois écritures, grecque, démotique et hiéroglyphique, permettant le déchiffrage des hiéroglyphes par Champollion.
La voie dégagée permettra de mieux comprendre les itinéraires sacrés, notamment ceux du dieu taureau Apis, à Memphis, capitale de l'Egypte sous l'Ancien Empire, et centre religieux pendant toute l'antiquité.
Ils conduisaient, via une allée bordée de sphinx, au Serapeum, la nécropole souterraine découverte en 1851-1852 par l'archéologue français Auguste Mariette, lointain prédécesseur de Zahi Hawass à la tête des antiquités égyptiennes.
Des ouvriers s'y activent depuis dix ans, et pour dix ans encore, afin de consolider cet immense labyrinthe voûté renfermant dans des niches des sarcophages grandioses de taureaux sacrés embaumés incarnant Apis.
«Saqqara est encore un site presque vierge, et quand je dis que seulement 30% de l'Egypte pharaonique a été découvert, c'est à Saqqara que je pense en premier», a conclu M. Hawass.
Tous tes derniers articles sont passionnants !
RépondreSupprimerEn tout cas, les sables de l'Égypte ne nous ont visiblement pas encore donnés tous leurs secrets !
A bientôt !
Tinky :-)