dimanche 6 janvier 2008

La vie, il y a 600 millions d’années

il y a 600 millions d’années, juste avant le Cambrien, de multiples formes de vie pluricellulaires sont apparues comme en témoignent les fossiles d’Ediacara.

Dickinsonia  sp.

Dickinsonia sp. (Ediacara Hills, Australia)

L’histoire de la vie sur Terre reste encore, à bien des titres, mystérieuse. La théorie de l’évolution, de Charles Darwin, rend compte de la façon dont les espèces ont évolué au cours du temps : un long processus conjuguant mutation génétique et sélection naturelle. Pourtant, de récentes découvertes indiquent que l’histoire n’est peut-être pas aussi linéaire que prévue. La Vie aurait plutôt progressé par bonds évolutifs successifs durant lesquels naissent, sur un laps de temps très court, des centaines de nouvelles formes de vie.

Le monde aurait déjà connu deux de ces épisodes. Le plus célèbre s’est déroulé sur une période comprise entre 542 millions et 520 millions d'années, c’est l’explosion cambrienne. Cette époque a donné lieu aux fossiles parmi les plus étonnants jamais découverts. Un seul lieu, le Mont Burgess (Canada), a fourni un des meilleurs points de vue sur cette période de changement et d'expérimentation évolutionnaire dramatique qui a constitué la base de la plupart des grands groupes d’animaux modernes. La faune de Burgess contient également une quantité de configurations cellulaires énigmatiques et exotiques qui se sont révélées être autant d’essais évolutifs infructueux.

Dans un article, publié aujourd’hui dans Science, une équipe de paléontologues affirment avoir retrouvé les traces d’un premier élan de vitalité qui s’est déroulé 30 millions d’années plutôt. Ils ont pour cela étudié plus en détail la faune d‘Ediacara (en Australie) célèbre dans le monde entier pour contenir les plus anciens fossiles d’organismes multicellulaires. La morphologie des organismes d’Ediacara est tellement différente de celle des précédentes formes de vie que seule de nouvelles espèces peuvent expliquer ces traces. Les scientifiques y voient là les preuves de l’existence d’un premier big-bang évolutif qu’ils ont appelé l’explosion d’Avalon.

S’ils sont dans le vrai, leur théorie est un argument de plus en faveur des théoriciens qui affirment que l’évolution est le résultat d’un processus discontinu. La plus connue de ces hypothèses est celle des équilibres ponctués de Stephen Jay Gould. Ce dernier postule que l'évolution comprend de longs intervalles d'équilibre ponctués de brèves périodes de changements importants comme la spéciation.

Reste maintenant à comprendre ce qui a pu déclencher cette frénésie évolutive. Dans le cas de l’explosion cambrienne, des facteurs environnementaux sont suspectés : des indices isotopiques et chimiques démontrent des changements importants dans le climat et la chimie des océans. Pour Ediacara, les auteurs évoquent un apport soudain d’oxygène dans les océans ainsi qu’un net réchauffement de l’eau. Par contre, ils n’expliquent pas pourquoi la faune de Burgess a connu ce succès, puisqu’elle est la base de la Vie telle qu’elle existe actuellement, alors que la tentative d’Ediacara a tourné court.


Sciences et Avenir.com

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

DINOTOXTRA