dimanche 8 février 2009

La punition vaut mieux sur le long terme

Des expériences antérieures de modèles évolutionnistes comparant
coopération altruiste et punition avaient montré que les coûts des
punitions par rapport aux gains d'une coopération laissaient penser que
punir n'était pas une option viable.


Pour les chercheurs de l'université de Nottingham, c'est sûrement
vrai ... si l'expérience ne dure pas suffisamment longtemps. Ces
chercheurs ont donc regardé sur une plus longue échelle de temps, si la
punition ne pouvait pas finalement améliorer la coopération.


Ils ont ainsi organisé des séries d'expériences concernant le bien
public. Ils ont donné à des groupes de 3 personnes, 20 pièces que ces
personnes pouvaient garder afin de contribuer au bien public. Chaque
pièce valait une unité monétaire UM au détenteur et chaque pièce
investie valait 0.5 UM pour chaque membre du groupe.



La règle était que les volontaires pouvaient choisir de donner un
UM en échange de la déduction de 3 UM d'un bénéfice d'un autre membre
du groupe : une manière de le punir si un volontaire jugeait qu'un
autre n'avait pas suffisamment investi pour le bien du groupe.



L'expérience a donc été divisée en deux périodes de temps et
reproduite entre court terme, 10 fois ou long terme, 50 fois. On a
d'ailleurs réalisé cette expérience soit avec l'option de punition soit
sans. Les résultats furent clairs : les résultats de la coopération
étaient meilleurs lorsque les joueurs avaient la possibilité de punir
les autres.


Cela s'explique par le fait que les gens punissent ceux qui pensent
« solo » et cela renforce au final la cohésion du groupe total. Il
était manifeste que les gens réagissent différemment selon qu'ils
jouent sur le court terme ou le long terme, car la menace de punition
était moins forte dans un jeu court terme.



Il était clair que la punition était peu usitée : c'est surtout la
présence de la menace qui permet de recadrer le groupe dans le bon
chemin de la coopération.



Il y a enfin une manifestation émotionnelle de la présence de cette
punition : on voyait par exemple la punition s'exercer dans la dernière
itération du jeu (quand cela n'a plus d'effet concret), juste pour
faire la leçon à ceux « qui se la jouaient perso ».



Un effet paradoxal du point de vue logique pure mais souvent vérifié dans le cadre de la théorie du jeu.



Sources : Imaginascience, Physorg

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